En 1960 sort Zazie dans le métro, réalisé par Louis Malle d'après le roman de Raymond Queneau. Zazie, une enfant de dix ans au caractère bien trempé arrive de province à Paris avec sa mère qui la confie à son oncle Gabriel le temps d'un week-end. Zazie veut absolument prendre le métro mais les poinçonneurs sont en grève et Paris est paralysé par les embouteillages. Zazie va alors déambuler à pied dans Paris et rencontrer des personnages loufoques dans une ambiance fantasque et burlesque. Zazie court et se faufile dans Paris. Louis Malle immobilise le trafic pour montrer la ville vue par Zazie qui se déplace principalement à pied là où Mallet-Stevens, Eisenstein ou encore L'Herbier utilisaient la voiture pour filmer l'architecture. Zazie arrive toutefois à Paris par le train, et elle fait quelques déplacements en voiture. Mais l'énergie cinétique est déplacée vers le dispositif cinématographique dans les mouvements de caméra, l'utilisation de focales courtes et des accélérations et ralentissements de défilement de la pellicule. Paris semble immobile, toile de fond de décor devant lequel Zazie court et déambule. Louis Malle filme Zazie dans des lieux de transits à l'architecture de verre et de fer analysés par Walter Benjamin dans Paris Capitale du XIXe siècle, notamment la Tour Eiffel et les passages, et lui ferme les portes du métro qu'elle a tant envie de prendre.
[...] Paris dans Zazie dans le métro de Louis Malle 1960 et Paris Capitale du XIXe siècle de Walter Benjamin En 1960 sort Zazie dans le métro, réalisé par Louis Malle d'après le roman de Raymond Queneau. Zazie, une enfant de dix ans au caractère bien trempé arrive de province à Paris avec sa mère qui la confie à son oncle Gabriel le temps d'un week-end. Zazie veut absolument prendre le métro mais les poinçonneurs sont en grève et Paris est paralysé par les embouteillages. [...]
[...] Le passage est un lieu qui surgit dans le film comme il surgit au détour d'une rue. Comme elle y est entrée, Zazie sort brusquement du passage pour arriver dans le champ de la caméra qui filme un orchestre près d'un bâtiment détruit dont il ne reste que les ruines. Le passage est un lieu à l'abri du trafic et des intempéries, et pénétré par la lumière du jour, au contraire du métro, labyrinthe souterrain éclairé par de la lumière artificielle. [...]
[...] Sa caméra semble se servir de la Tour elle-même comme rail de travelling, on dirait que la caméra est integrée à la Tour tellement elle suit de près sa structure. Au sommet de la Tour, Gabriel rencontre un marin qui fume sa pipe à côté du phare, et une vague vient les éclabousser. Louis Malle joue avec les repère spatiaux: la topographie prend pour point de repère le niveau de la mer; ici à 300m de hauteur, une vague éclabousse le phare en plein Paris comme si la Tour était en mer et non sur le Champs de Mars. [...]
[...] Dans le film de Louis Malle, la plante qui grandit c'est Zazie. A son arrivée à Paris, Zazie veut prendre le métro. Lorsque son oncle Gabriel lui montre le métro aérien, elle lui répond que c'est n'est pas le métro puisqu'il sort de terre. L'infrastructure du métro aérien est filmé en travelling, derrière le taxi de Charles. Le métro est immobilisé par la grève, ils se déplacent donc en voiture mais ils reviennent trois fois au même endroit: à l'église Saint-Vincent de Paul, (place Frantz Listz) qui a été construite en 1824 par Jean-Baptiste Lepère (un ancien compagnon de Bonaparte qui a élevé la colonne Vendôme) et achevée par son gendre Jacques Hirtoff après la révolution de 1830 qui avait ralenti les travaux. [...]
[...] Pendant ce temps, Zazie et Charles rejoignent la terre ferme par les escaliers tandis que Gabriel revient à la réalité et sur le sol en sautant du haut de la tour avec un ballon de baudruche à la main. Tandis qu'il atterit sur un tas de sable, les touristes atterissent dans un bus touristique transparent qui n'est pas sans rappeler l'architecture de verre qui est aussi présente dans les passages parisiens. Dans le chapitre intitulé Les Passages Benjamin les décrit comme des couloirs aux plafonds de verre et aux entablements de marbre, qui courent à travers des blocs entiers d'immeubles dont les propriétaires se sont solidarisés pour ce genre de spéculation Des deux côtés du passage s'alignent les magasins les plus élégants de sorte qu'un tel passage est une ville, un monde en miniature. [...]
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