"Le Parfum", Patrick Süskind - la question de l'adaptation d'une oeuvre littéraire au cinéma

Résumé du document

Le premier livre de Patrick Süskind, "Le Parfum" paraît en 1985 chez Diogenes-Verlag, un éditeur suisse. L'histoire de ce héros à l'odorat hors du commun a rapidement fait du roman de Süskind une œuvre littéraire mondialement connue. Le projet d'adaptation existait dès sa sortie en librairie, mais l'œuvre fut protégée durant près de vingt ans par son auteur, méfiant à l'égard du septième art et de ses transitions. Mais après la vente des droits d'auteurs il semblerait que Patrick Süskind se soit désintéressé du devenir cinématographique de son oeuvre en refusant de s'impliquer de quelque manière que ce soit à la réalisation du film. Sans doute savait-il mieux que quiconque que le septième art ne pouvait retranscrire la complexité de son écriture.

L'adaptation de ce roman avait tout du défi artistique. Rendre les parfums, les odeurs, la psychologie du personnage, trouver des équivalents visuels au moteur olfactif de l'action du roman semblait en effet impossible.

Extraits

[...] La question de l'adaptation d'une oeuvre littéraire en oeuvre cinématographique, l'exemple du Parfum Le premier livre de Patrick Süskind, Le Parfum paraît en 1985 chez Diogenes-Verlag, un éditeur suisse. L'histoire de ce héros à l'odorat hors du commun a rapidement fait du roman de Süskind une œuvre littéraire mondialement connue. C'est le plus grand succès allemand depuis A l'ouest rien de nouveau d'Enrich Maria Remarque. Il s'est vendu à plus de 15 millions d'exemplaires dans le monde entier et a été traduit en 45 langues, il existe même une version latine. [...]

[...] Dans Le Serpent qui danse, le poète compare la chevelure aux acres parfums de sa maîtresse à une mer odorante c'est sur cette mer que mon âme rêveuse appareille pour un ciel lointain Baudelaire établit des correspondances entre les différentes sensations, surtout visuelles et olfactives. C'est par le parfum que l'on peut voir ce qu'il y a derrière. Le parfum est un lien qui permet l'évasion vers un autre monde. La femme est alors un moyen de chercher autre chose. Dans Parfum exotique, le parfum de la femme est un point de départ mais également le symbole d'un petit bout d'idéal, or dans l'œuvre de Süskind c'est également le parfum d'une femme qui déclenche en quelque sorte toute la suite de l'histoire de Grenouille. [...]

[...] Chez les Grecs, les bébés roux étaient tués dès la naissance car leur chevelure rappelait les flammes de l'enfer et chez les Égyptiens c'était le signe d'appartenance au dieu Seth. Au Moyen-âge, ils étaient le signe de lien avec le diable, ou de pratique de sorcellerie. Dans son poème Sed Non Satiata, Baudelaire décrit Jeanne Duval comme une sorcière un démon sans pitié il utilise également le champ lexical de l'enfer : Styx enfer En Roumanie, berceau du mythe des vampires, on se représentait ces créatures comme ayant les cheveux roux. De plus, la comparaison que fait Süskind avec la tique rapproche également Grenouille du vampire. [...]

[...] Le Spleen est un état dépressif de tout l'être, dépression qui peut pousser au suicide. Baudelaire tenta plusieurs fois de mettre fin à ses jours et Grenouille se suicide à la fin du roman par désespoir. Ce désespoir c'est le Spleen, cet état physique, psychologique et moral qui résulte de la prise de conscience de la malédiction éternelle. Dans le cas de Grenouille, la malédiction éternelle est celle d'être privé d'odeur. Analyse psychologique du personnage Jean-Baptiste Grenouille est né le 17 juillet 1738 à Paris. [...]

[...] Les parfums du monde s'unissent aussi dans l'âme de Grenouille et créent un décor, un paysage, un monde. En effet, il n'y avait pas du tout de choses dans l'univers intérieur de Grenouille, uniquement les odeurs des choses. (Ce n'est donc qu'un modus dicendi que de parler de cet univers comme d'un paysage, mais c'est une façon de parler adéquate, et la seule possible, car notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs) (Le Parfum). Baudelaire et Grenouille s'enivrent de ce parfum qui leur permet l'évasion. [...]