Dès 1928 Jean Painlavé fut considéré comme l'un des pères fondateurs du cinéma scientifique. Son oeuvre est caractérisée à la fois par l'exactitude descriptive de ses sujets, mais aussi par un désir profond de partager son émotion et son émerveillement face aux « mystères » de la nature. Cette même démarche est perceptible dans le film Microcosmos réalisé par Claude Nuridsany et Marie Pérennou.
Le film se déroule un jour de l'été dans une prairie de l'Aveyron. Les insectes, filmés au plus près sont présentés à travers le prisme humain et dévoilent leur étrange physionomie.
Ils sont tour à tour incroyables, effrayants ou hallucinants tout comme ces êtres à l'allure difforme visible dans le film Freaks de Tod Browning.
De la même manière que pour les autres saynètes du film celle de la coccinelle aux sept points fonctionne de manière autonome.
La séquence présentée est basée sur une structure cohérente, originale et fondée sur un mythe grec. Par la suite nous mettrons en évidence les principales différences et/ou similitudes avec la scène du baiser de l'escargot. Enfin, nous verrons quels sont les codes cinématographiques choisis par les réalisateurs pour assurer la cohérence de la séquence.
[...] Ce son correspond à une musique douce qui s'oppose au comportement tueur de la coccinelle du reste de la séquence. A la première lecture de cette séquence, j'ai pensé que les réalisateurs voulaient traiter le thème du règne animal en mettant en avant une scène de guerre entre une coccinelle et une fourmi. À la fois voyage des morts et parcours initiatique, le parcours de la coccinelle ou du labyrinthe est une figure métaphorique. Dans certaines cultures ( tibétaines ou chinoises), les jeunes gens devaient gravir des montagnes sacrées et les redescendre à travers des défilés et des cavernes, combattant les adultes déguisés en monstres. [...]
[...] Nous retrouvons le coquille d'escargot autour de laquelle la coccinelle tourne. La coquille devient un indicateur spatial et nous permet de croire que la scène se situe dans une prairie. Dans ce même plan nous avons une identification temporelle par la stridulation des cigales ( son en hors champ). La scène se passe donc en été. Le quatrième plan qui est le plus long après la scène de copulation ( 16 sec) représente l'envol de la coccinelle métaphorisée par la fuite de Dédale du labyrinthe. [...]
[...] Une première partie est composée de trois plans succincts et d'un quatrième filmé au ralenti. D'emblée on aperçoit une coccinelle élancée sortir d'une carapace d'escargot vide, symbolisant la naissance. Rythmé par le son régulier et rapide d'une cigale, la coccinelle dévale telle un bolide une feuille longiforme. Son mouvement rapide et rythmé est mis en exergue par le fond sonore, sur le principe du mickeymousing. Le chant de la cigale connote alors un aspect enfantin et naïf à la coccinelle, semblable à un jouet dont la molette, une fois remontée, suit sa course n'importe où. [...]
[...] Virgile, L'Énéide louvaniste Nouvelle traduction commentée de A.-M. Boxus et J. Poucet (1998-2001). [...]
[...] La comparaison avec le labyrinthe de Dédale est flagrante. Une vue d'ensemble sur une dizaine de pucerons agrippés au tronc de la plante suggère un évènement inconnu à venir. Pour autant la hâte de la coccinelle se poursuit en effet par le dévorement d'un puceron. On aperçoit subitement deux fourmis noires qui commence à se transmettre des informations par l'intermédiaire de leurs mandibules. Leur aspect velu ne les rend pas sympathique et cette impression est confirmée avec l'attaque frontale d'une fourmi contre la coccinelle. [...]
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