Pas de gué dans le feu, Gleb Panfilov, cinéma russe, film soviétique, Yevgeni Gabrilovich, Inna Churikova, Andreï Tarkovski, Vassili Choukchine, Kira Mouratova, révolution russe, condition russe des années 1960
Après la mort de Staline, le cinéma soviétique entre dans une période de « dégel ». Les plus anciens réalisateurs lancent le mouvement et permettent à la jeune génération d'émerger. Parmi celle-ci, Andreï Tarkovski, Vassili Choukchine, Kira Mouratova ou encore Gleb Panfilov. Ce dernier, diplômé de la VKSR (Cours supérieur de formation des réalisateurs et scénaristes) en 1967, réalise la même année un de ses premiers longs-métrages : Pas de gué dans le feu. Ce film, sur fond de révolution russe, raconte le quotidien d'une jeune infirmière, Tania, et son conflit intérieur entre le devoir et la liberté. L'art pictural est au centre de ce discours et la problématique est commune aux autres films du dégel.
[...] Pas de gué dans le feu Gleb Panfilov Université Paris VIII Saint-Denis UFR Arts, philosophie, esthétique Département cinéma Avril 2016 Sommaire Introduction I. Une analogie de la condition russe des années La relation entre l'art, l'artiste et la politique Propagande et censure I. L'éveil du peuple : conscience et héroïsme Les personnages comme représentation d'une idéologie Liberté et devoir Conclusion Bibliographie Introduction Après la mort de Staline, le cinéma soviétique entre dans une période de Les plus anciens réalisateurs lancent le mouvement et permettent à la jeune génération d'émerger. [...]
[...] Chacun des personnages a une fonction bien précise (tout comme dans la société soviétique), mais chacun finit aussi par s'en écarter. L'individualisme prime sur la collectivité. L'individu existe par lui-même, et non plus par une politique, et cela lui permet de « transcender l'idéologie » et d'accomplir son destin, parfois même jusqu'au sacrifice ultime. La mort pour Tania ne serait-elle pas l'allégorie de la censure pour Gleb Panfilov ? Un moyen de dire que la censure tue son travail et sa liberté ? 2. Liberté et devoir L'art est au centre de ce film. [...]
[...] En traitant de l'art abstrait ou trop le réalisateur remet en cause le réalisme socialiste. Enfin, le destin d'un seul individu est mis en avant et l'art est au centre du film, ce qui en fait une œuvre héritière du dégel dans la lignée d'Andreï Roublev. Bibliographie 1. Livres BERGAN Ronald, traduit par CALAMEL Pierre, Cinéma, Editions Gründ, Paris GODET Martine, La pellicule et les ciseaux : La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, CNRS Editions, Paris LIEHM Mira, LIEHM Antonin, Les cinémas de l'est, Éditions le Cerf, Paris MARTIN Marcel, Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev (1955-1992), Éditions L'Age d'Homme, Paris ROSENTHAL M., IOUDINE P. [...]
[...] Or, les tableaux de Tania ne montrent que le rassemblement du peuple. Cependant, quand Fokitch affronte un commandant de l'armée blanche, il précise que les paysans et ouvriers sont braves et Tania affirme ses dires. Là, près de la mort, se crée de l'affection entre les deux personnages, pourtant si différents. Le fait qu'ils se sacrifient l'un pour l‘autre (alors que Tania était pourtant libre de partir) est le signe de cette solide cohésion du parti communiste. Un des personnages emblématiques qui n'apparaît pourtant que quelques minutes est l'officier de l'armée blanche qui tue Tania et Fokitch à la fin. [...]
[...] Cette liberté est l'opposé du devoir que chaque Soviétique doit respecter selon les dires du gouvernement. Ce dilemme est donc au centre de Pas de gué dans le feu. Ici, les deux notions semblent être incompatibles. En effet, Tania en peignant des tableaux loin de l'esprit bolchévique ne respecte pas son devoir de communiste de faire de la propagande. Or, celle-ci n'ayant aucune conscience politique, peut aisément ne pas comprendre ce devoir et ainsi, ne pas le respecter. Tania n'a pas conscience de ce dilemme. D'ailleurs, elle paraît naïve sur ce sujet. [...]
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