Gloria, John Cassavetes, 1980, New-York, polar
Gloria, de John Cassavetes emprunte au film de genre, principalement au polar et au film noir, pour raconter l'incroyable histoire d'une femme, Gloria Swanson, qui va prendre sous son aile un jeune garçon, Phil, dont la famille vient de se faire massacrer à New York. Ce garçon a en sa possession un cahier convoité par des mafieux s'avérant être d'anciens collaborateurs de Gloria.
[...] Puis, tout à coup, avec l'arrivée des trompettes dans la bande sonore, nous entrons dans les quartiers populaires de New York, nous assistons à la réalité de la vie : les enfants s'agrippent à l'arrière de bus sales, les rues bondées, le temps gri, etc. De même, durant l'intégralité film, Gloria et Phil sont entrainés dans une course interminable, ils se cachent d'hôtels en hôtels, courent dans les rues, dans les gares, font face à des tueurs Mais, en contradiction avec le reste du film et à l'image de la séquence d'ouverture, la scène finale est pleine d'espoir. Nous assistons aux retrouvailles de Phil et Gloria dans un cimetière. Cassavetes choisit de filmer ces retrouvailles au ralentit. [...]
[...] Tout cela est-ce un rêve ? La séquence finale, comme la première, pose toute l'ambigüité du film. Enfin, Cassavetes porte un regard à la fois attendri (la relation Gloria- Phil le montre bien) mais sans concessions sur sa ville natale, sur son pays : une ville de corrompus, de solitaires, de marginaux, de personnages à la fois pathétiques et terriblement humains. Le réalisateur n'a pas peur de filmer sa propre vision des Etats-Unis, et c'est ce qui fait toute la richesse de ce film. [...]
[...] Ce garçon a en sa possession un cahier convoité par des mafieux s'avérant être d'anciens collaborateurs de Gloria. Celle-ci, aux allures de femme fatale, semble au début très distante, mais elle finira par s'attacher à Phil, et se lancera dans un périple inattendu pour le protéger. Le film est entièrement construit sur la dualité entre le rêve et les dures réalités de la ville de New York, le caractère ambivalent de cette cité vue à la fois comme synonyme de liberté mais aussi de déliquescence. La première et la dernière séquence illustrent parfaitement ce propos. [...]
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