Fritz Lang, réalisateur autrichien né en 1980 et mort en 1976, a commencé sa carrière en 1919 avec "Le Métis". Il a réalisé de très nombreux autres films parmi lesquels "Les Trois Lumières", "Métropolis" et le film qui nous intéresse ici "M Le Maudit". "M le Maudit" est son premier film parlant ; il met en scène la panique qui s'empare d'une ville alors que des meurtres en série sont perpétrés sur des enfants sans qu'on puisse mettre la main sur le coupable.
[...] Avis Ce film est basé sur un rythme et une intrigue qui se développent lentement et c'est au final ce qui le rend captivant. Lors de très nombreux plans, il n'y a aucun son et des gros plans sont effectués sur des éléments comme la lettre qu'envoie ce qui attire l'attention et intrigue le spectateur. Parfois, le silence est tel qu'on se demande s'il n'y a pas un problème de son avec la version du film mais c'est ce qui au final le rend mystérieux, ces temps de pause laissant au spectateur le temps de réfléchir à ce qui pourrait se passer par la suite et aux implications de la scène. [...]
[...] Les policiers obtiennent leur premier indice, une lettre envoyée par M le Maudit à la presse qui leur servira par la suite pour obtenir des informations utiles. Pendant ce temps, les gens et notamment les criminels locaux sont agacés des contrôles d'identité à répétition effectués par la police et des raids incessants dans les bars pour tenter d'arrêter le meurtrier. Alors qu'on nous montre une réunion de la police dans laquelle un officier propose de multiplier ces contrôles et les raids pour mettre fin à cette traque, une autre réunion, celle de la pègre locale, a lieu en parallèle. [...]
[...] Au final, le spectateur se prend au jeu dans cette traque du meurtrier et on se demande quand on en saura plus sur lui, et qui de la pègre ou de la police mettra la main sur lui, les avancées des deux camps font l'objet d'une attention égale et jusqu'au dernier moment on ne sait pas ce qui lui arrivera. Malgré l'ancienneté de ce film et le peu de sons qui surprend le spectateur habitué aux super productions américaines du moment, M le Maudit reste un film policier efficace qui sait toujours captiver son auditoire et créer du suspense grâce à de nombreuses astuces efficaces. [...]
[...] Au cours du procès, M est terrifié quand on lui présente les portraits des petites filles qu'il a assassinés. Il s'agenouille et explique désespéré qu'il n'est pas responsable de ces meurtres et qu'il ne peut les empêcher car il est malade. Cet argument est utilisé à deux fins totalement opposées par deux publics différents. Pour l'homme en charge de la défense cet argument devrait jouer en faveur d'une remise à la police d'M pour qu'on l'envoie dans un hôpital psychiatrique. [...]
[...] La vision que Lang donne de la pègre est intéressante, il nous montre ici tout un petit empire souterrain composé d'individus aussi hétérogènes que des maquerelles, des vagabonds, des meurtriers qui vont au final s'organiser pour mettre fin à une situation qui perturbe leurs affaires. L'idée d'un procès organisée par ces derniers est amusante, un des jurés a commis trois meurtres et pourtant ça n'empêche pas ces hommes de se juger légitime pour organiser le procès un homme considéré comme déviant, commettant des crimes d'une autre nature que les leurs ce qui leur donnerait le droit de le juger. [...]
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