Dolce Vita, Federico Fellini, Two for the Road, Stanley Donen, Le Magnifique, Philippe de Broca, cinéma, réalisme, fiction, comique, temporalité, ponctuation, ellipse narrative, fondu enchaîné, diaphragme, raccord mouvement, raccord elliptique, saute spatiale, saute temporelle, mise en scène, dialogue
Le cinéma des années 1950 privilégiait le réalisme et la réalité. La décennie suivante décide de bouleverser cette conception figée de leurs prédécesseurs et deux longs-métrages en sont les initiateurs : Les Fraises sauvages (Ingmar Bergman, 1957) et Hiroshima mon amour (Alain Resnais, 1959). L'un mélange allégrement passé et présent alors que l'autre insère des fragments du passé sans en avertir le spectateur. Quelques années plus tard, certains réalisateurs ont repris cette idée à leur compte. Ils ont compliqué le montage en insérant diverses temporalités qui transitent entre elles par des marques de ponctuation ou par de simples sautes.
[...] Federico Fellini l'utilise de nombreuses fois dans La Dolce Vita ainsi que Philippe de Broca dans Le Magnifique. Cependant, la signification de cette marque de ponctuation diffère d'un film à l'autre. L'un l'utilise pour signifier la fin d'un chapitre alors que l'autre en use pour changer d'univers filmique. Mais les deux fondus enchaînés ont la même portée : rapprocher le personnage masculin du personnage féminin. Dans la séquence précédant le fondu enchaîné, Marcello et Sylvia sont éloignés l'un de l'autre physiquement (figure n°1). [...]
[...] Cette marque de ponctuation utilisée dans Two for the Road ainsi que dans Le Magnifique va au-delà du simple fait d'entrer ou de sortir de la narration. Dans l'un, elle veut immerger le spectateur en utilisant des motifs visuels et sonores redondants durant le récit alors que dans l'autre, elle met en avant la fin de l'univers filmique du roman. Dans le premier cas, nous sommes face à une ouverture en iris de la forme d'une plaque de voiture (figure n°2), objet qui a de l'importance dans la narration. [...]
[...] La fermeture à l'iris dans Le Magnifique se ferme en forme arrondie (figure n°2) sur le visage de Tatiana, car c'est elle qui peut empêcher que le roman découle d'évènements réels. Pour le spectateur, les événements (figure n°2) que François a imaginés pour le roman (le viol de Tatiana, Bob et Karpov qui s'avouent leur amour . ) ne peut être vraisemblable, car pour le public : le réel est le cohérent. La marque de ponctuation arrive ici à point nommé, car elle ferme définitivement l'écriture du roman. [...]
[...] Cependant, certains éléments de la narration peuvent l'aiguiller comme le son ou le thème prédominant. La première saute temporelle s'effectue sur un pont. Joanna et Mark sont en voyage avec la famille Manchester (figure n°1) puis ils croisent sur un pont le jeune couple que forme Mark et Joanna durant leur premier voyage (figure n°3). Les deux temporalités qui sont séparées de plusieurs années sont réunis sur un même plan (figure n°2) : ceci provoque chez le spectateur de l'incohérence. [...]
[...] De plus, leur voiture est un modèle familial qui étouffent Mark et Joanna. Ils aimeraient encore se sentir libre et nous pouvons donc penser qu'ils se remémorent leur premier voyage où ils étaient libres de leurs mouvements et de leurs décisions. Ces pensées interviennent précisément quand la voiture franchit le pont. Le deuxième exemple ci-dessous est en lien avec le premier. L'opposition entre la contrainte et la liberté sont reprises mais inversés. Dans la figure n°1, le spectateur voit Mark seul et libre dans sa petite décapotable rouge. [...]
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