Etude du film Full Metal Jacket

Résumé du document

Ce film réalisé par Stanley Kubrick traite de la guerre du Vietnam menée par les Américains. Il se déroule en deux phases : la première décrit l'entraînement intensif et la pression morale subis par les marines américains ; la deuxième plonge les soldats américains dans un univers totalement différent qu'est le Vietnam. Ces deux phases sont aussi importantes l'une que l'autre. En effet, c'est l'étude de la première partie (qui se déroule au camp d'entraînement) qui nous permettra de mieux comprendre le comportement des marines une fois au combat au Vietnam. Car la rude préparation psychologique au camp d'entraînement représente un conditionnement extrêmement important qui amènera certains marines à commettre les pires atrocités. Nous étudierons donc les deux parties du film en insistant toutefois sur les liens de causalité entre la préparation psychologique et le comportement des marins américains au combat. Nous commencerons par étudier tout particulièrement le comportement du sergent et de l'engagé Léonard Lawrence.

Extraits

[...] Etude du film Full Metal Jacket Ce film réalisé par Stanley Kubrick traite de la guerre du Vietnam menée par les Américains. Il se déroule en deux phases : la première décrit l'entraînement intensif et la pression morale subie par les marines américains ; la deuxième plonge les soldats américains dans un univers totalement différent qu'est le Vietnam. Ces deux phases sont aussi importantes l'une que l'autre. En effet, c'est l'étude de la première partie (qui se déroule au camp d'entraînement) qui nous permettra de mieux comprendre le comportement des marines une fois au combat au Vietnam. [...]

[...] Le sergent : - Dès le début du film, on constate que le sergent parle de façon vulgaire et qu'il traite les marines américains comme des moins que rien. D'ailleurs, le personnage du sergent est sans doute l'élément le plus satirique du film. Le sergent Hartman traite les marines de tous les noms, dont nous pourrons nous passer de les citer. Mais pour avoir un exemple, le sergent dit par exemple : Ici, vous n'êtes tous que des connards Cette phrase est tirée d'une longue tirade d'injures qui avait été prononcée à coup de hurlements par le sergent lors de l'arrivée des marines au camp d'entraînement. [...]

[...] D'ailleurs, Milgram dit dans son livre Soumission à l'autorité : Le véritable objet de cet entraînement est de réduire le fantassin à l'état de robot, d'éliminer en lui toute survivance du moi et grâce à un temps d'instruction prolongé, de lui faire intérioriser l'acceptation de l'autorité militaire. D'ailleurs dans le film Full Metal Jacket, les marines appellent les Vietnamiens les bridés pour les dévaloriser encore plus. On peut même se demander si le traitement qu'ils infligent aux Vietnamiens, qu'ils soient soldats ou civils, pères mères ou enfants, n'est pas l'extériorisation de ce que certains auraient eu à subir dans les camps d'entraînement. [...]

[...] Car il ne pense pas faire le mal, mais seulement son devoir pour la patrie. Autre élément intéressant, on remarque tout au long de la deuxième partie du film que lorsqu'un chef meurt, il est automatiquement remplacé et accepté par tous les autres. En conclusion de cette analyse, on peut dire que ce film a pour but de nous montrer comment l'autorité peut transformer des hommes ordinaires en des êtres totalement dépourvus d'individualité et d'humanisme. C'est un film saisissant qui dit beaucoup au sujet de la nature humaine. [...]

[...] Sur quelle base se fonde l'autorité du sergent ? On voit que le sergent jouit d'une autorité indéniable acceptée et subie par tous. Le premier élément qui peut appuyer cette autorité est l'uniforme lui-même. Max Weber avait dégagé trois grands types de légitimité. La première est la légitimité rationnelle légale qui s'appuie sur la science, les règles et le droit. La deuxième est la légitimité traditionnelle qui s'appuie sur le respect de l'héritage et de la tradition. Enfin, la légitimité charismatique se fonde sur un dévouement hors du quotidien et justifié par le caractère sacré ou la force héroïque d'une personne. [...]