Le western est un genre codé, répétant jusqu'à l'usure les mêmes schémas, rappelant sans cesse les mêmes types de personnages, dans des lieux semblables. Un western demande des cow-boys, une gare ou/et un saloon, un très méchant, un bon gars, des personnages secondaires, dont une femme si possible, dans un contexte de conquête de l'Ouest américain.
Sergio Leone connaît les codes et l'histoire du western. Il les met en œuvre et leur rend même hommage. D'emblée, dans cette séquence d'ouverture d'Il était une fois dans l'Ouest, son quatrième western après ce qu'on a appelé la trilogie des Dollars, Sergio Leone se place dans une histoire, celle de John Ford, celle de John Wayne, celle de tous les westerns qui ont marqué son imagination. Cependant, Sergio Leone fait différent, tout en utilisant les codes, il joue à les détourner, jusqu'à parfois aller vers la parodie.
[...] La musique associée au personnage fait de lui un mythe, d'autant plus que la musique était interdite aux autres. La musique devient le personnage. C'est par ailleurs une musique à la structure très simple, un motif répété sans cesse, avec un accompagnement cyclique en arrière-plan. Cette musique sera immédiatement reconnaissable dans le reste du film, comme liée au personnage, la musique s'arrêtant à la mort du personnage qui lui correspond. En revanche, le thème de Harmonica est particulier, car il est joué par son personnage. [...]
[...] Nous ne sommes pas dans le monde réel, nous sommes dans un film, et la logique peut donc être bouleversée. Tous les personnages du film vont mourir, excepté la femme, Jill. Les personnages qui ont occupé l'écran pendant une dizaine de minutes succombent immédiatement à un destin tragique. Ainsi, les personnages, sentant arriver leur destin, donnent l'impression de vouloir à tout prix combler l'espace et le temps qu'il leur reste. D'où cet étirement du temps, d'où cette utilisation des gros-plans, d'où cette surdétermination des sons. [...]
[...] Il fait un western sur le western, et sur la décadence du genre. En tuant au bout de cinq minutes des figures majeures de John Ford, il surprend le spectateur d'une part, qui n'imagine jamais qu'un personnage présent pendant dix minutes va finalement disparaître totalement, mais d'autre part, il détruit ce qui avait été fait avant. Cette interprétation ne peut se faire que si le spectateur et le réalisateur ont une culture commune. Heureusement, Leone a bien choisi ses maîtres. [...]
[...] L'un des mercenaires veut faire la sieste. Les sons ont tendance alors à s'estomper mais restent toujours présents. Tout à coup, le télégraphe se met en marche, avec un son extrêmement rythmé et désagréable. Le cow-boy arrache alors violemment les fils. Or, le télégraphe n'est pas le seul à s'interrompre. Tous les sons semblent soudain s'éteindre. Le silence reprend enfin ses droits pendant quelques secondes. Puis le moulin refait lentement son apparition, crescendo. C'est un signe clair du réalisateur, de son contrôle sur les éléments filmiques. [...]
[...] D'emblée, dans cette séquence d'ouverture d'Il était une fois dans l'Ouest, son quatrième western après ce qu'on a appelé la trilogie des Dollars, Sergio Leone se place dans une histoire, celle de John Ford, celle de John Wayne, celle de tous les westerns qui ont marqué son imagination. Cependant, Sergio Leone fait différent, tout en utilisant les codes, il joue à les détourner, jusqu'à parfois aller vers la parodie. Penchons-nous maintenant directement sur la séquence qui nous intéresse. Nous sommes devant un moment de cinéma mythique, magistral techniquement, notamment en matière sonore. [...]
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