Entr’acte - René Clair (1924): en quoi la dernière scène d’Entr’acte s’inscrit-elle dans le cinéma expérimental ainsi qu’au sein d’un mouvement surréaliste et dada ?

Thèmes abordés

Entr'acte, René Clair, dadaïsme, surréalisme, cinéma pur

Résumé du document

René Clair (1898-1981) est un cinéaste français. Parmi ses réalisations cinématographiques importantes, on retient Paris qui dort (1925), La Tour (1928), Sous les toits de Paris (1930), La Beauté du diable (1950) ou bien même Entr'acte.
René Clair est un artiste dadaïste et surréaliste qui s'impose en tant qu'innovateur dans le domaine du cinéma. Il cherche à établir une rupture avec le schéma type d'une œuvre de cinéma, par la recherche de nouvelles techniques et points de vue. Dans ses films, il joue avec les trucages, les insertions de cache, les accélérations et ralentis. René Clair s'impose aussi comme un artiste engagé, avec des films comme Le million (1931), dans lequel il dénonce l'impact négatif d'un système capitaliste.
Le cinéma de René Clair est qualifié de cinéma pur, c'est-à-dire qu'il n'accorde que peu ou pas d'importance aux dialogues mais s'attache beaucoup aux éléments visuels.

Extraits

[...] Entr'acte ne semble suivre qu'une unique règle : celle de laisser libre cours à son imagination et de faire une place à l'incohérence. L'œuvre de René Clair laisse place au rêve : la marche funèbre est plusieurs fois interrompue par des plans très courts, sans rapport avec les plans qui précèdent. Le cortège funèbre faisant le tour d'une petite Tour Eiffel est interrompu, par exemple, par le plan d'une danseuse de ballet en tutu en plongée. Puis, le plan du cortège funèbre continue. [...]

[...] L'homme à la moustache en guidon qui faisait avancer le chameau s'arrête, regarde en arrière et prend un air stupéfait : le corbillard n'est plus tiré par le chameau. Il regarde devant lui et un plan suit montrant le corbillard avançant tout seul sur la route. On a ensuite un travelling latéral : la caméra suit les invités qui avancent d'abord d'un pas décidé, puis de plus en plus rapidement. Ceux-ci se mettent finalement à courir pour rattraper le corbillard. Mais les invités qui courent aussi vite qu'ils peuvent se font distancer par le corbillard. [...]

[...] Entr'acte de René Clair (1924) Présentation du réalisateur : René Clair (1898-1981) est un cinéaste français. Parmi ses réalisations cinématographiques importantes, on retient Paris qui dort (1925), La Tour (1928), Sous les toits de Paris (1930), La Beauté du diable (1950) ou bien même Entr'acte. René Clair est un artiste dadaïste et surréaliste qui s'impose en tant qu'innovateur dans le domaine du cinéma. Il cherche à établir une rupture avec le schéma type d'une œuvre de cinéma, par la recherche de nouvelles techniques et points de vue. [...]

[...] Grâce à un plan sur le cercueil, on le voit s'ouvrir tout seul lentement et un magicien sourient tenant une baguette à la main en sortir. Le magicien sort du cercueil et le cercueil disparait. A grands mouvements de baguette, le magicien fait disparaitre tour à tour tous les invités qui l'observent. Il se fait finalement disparaitre lui-même : un fondu le fait disparaitre lentement. Un détachement des conventions narratives ou documentaires Entr'acte se compose de différentes séquences que l'on peut distinguer. [...]

[...] Cette démarche onirique d'inscrit dans un mouvement surréaliste. L'expérimentation à travers les techniques de prise de vue, les techniques de filmage : Il y a dans le court métrage, une multitude de techniques de filmage utilisées. Cette diversité des points de vue, des types de plans, des montages est en faveur d'une recherche du réalisateur, d'une expérimentation de sa part. Dans la séquence du corbillard, on a vers la fin une succession de plus en plus rapide de plans très courts, et d'une façon ou d'une autre, ces plans sont tous en rapport avec la notion de vitesse : les cyclistes, les montagnes russes, les automobiles Cette succession accélérée de plan donne une sensation de vertige, d'étourdissement : cette expérimentation par l'association de diverses techniques veut donc ‘faire vivre' le cinéma aux spectateurs. [...]