Critique philosophique du film Elephant de Gus Van Sant.
[...] Philosophie : Elephant est un film de Gus Van Sant, ce film de 2003 s'inspire de la fusillade qui eut lieu à Columbine aux Etats-Unis. Ce film ne se veut pas moralisateur, son but est d'ouvrir une réflexion sur notre société, que le spectateur ressorte de la salle de cinéma en réfléchissant et en se forgeant une opinion personnelle. Gus Van Sant, grâce à une multitude d'effets visuels et sonores, nous livre ici une œuvre à la fois déroutante, mais inexplicablement envoûtante. [...]
[...] Elephant est un de ces films qui nous touche par sa simplicité visuelle mais aussi par la complexité des symboles. Il nous fait réfléchir sur une période de notre vie à tous, l'adolescence. Une période qui forge un individu, mais qui nécessite l'aide des adultes pour aider à l'épanouissement. Ce film ouvre un débat sur de nombreux sujets, comme le port d'armes aux Etats-Unis, le système scolaire, le pouvoir des images, etc. Le minimalisme des dialogues et des plans suscite forcément une réflexion chez le spectateur. Et c'est cela, la richesse incontestable d'Elephant. [...]
[...] Il nous montre que chaque lycéen a son monde, un monde imaginaire comme celui d'Elias. En effet, quand celui-ci marche dans les couloirs on entend une musique qui semble sortie tout droit de son imaginaire : dès qu'il dit bonjour à des amis la musique s'arrête pour laisser place au son réel. Mais lorsqu'il reprend sa marche la musique revient. Cela illustre bien le fait qu'Elias se crée un monde. Le lycée est une jungle et la règle qui le régit est celle du chacun pour soi ; les élèves déambulent seuls dans les couloirs, il n'y a pas une réelle présence de l'adulte, l'élève est livré à lui-même et tente de trouver sa place dans cet équilibre. [...]
[...] Mais il faut aussi prendre en compte l'environnement familial qui joue un rôle important, comme le montre la séquence où Alex est avec son ami. Ses parents lui disent à peine bonjour et lorsqu'il revient des cours la maison est vide, il est seul face à ces images violentes. Il y a aussi une symbolique du religieux avec les plans sur le ciel, le divin, notamment quand John va dans une salle au début du film et regarde en l'air comme s'il faisait une prière. [...]
[...] Il dresse donc également une critique des adultes, ces parents qui se laissent gagner par la routine en négligeant leurs enfants. Gus Van Sant utilise de nombreuses figures de la littérature et des mythes pour renforcer toute la symbolique qui découle de son film. Ces inspirations donnent une richesse au film et le rendent d'autant plus agréable à regarder : cela suscite d'autant plus une réflexion de la part du spectateur, qui s'interroge sur le pourquoi de ces références. Le personnage de John, adolescent blond au visage angélique et qui porte un t-shirt jaune avec un taureau imprimé dessus est très intéressant à étudier. [...]
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