Elephant est le 10ème film du réalisateur Gus Van Sant. Ce film s'inscrit dans un cycle de quatre films composé de Gerry, Last Days et Paranoid Park. Cette tétralogie marque le retour à une forte indépendance du réalisateur par rapport à Hollywood notamment après le film A la rencontre de Forrester. Ces quatre films ont pour points communs de contenir peu de dialogues, et d'être filmés en plans très longs et très esthétiques qui donnent parfois un sentiment de vertige. Ils sont sombres, pessimistes, et la mort plane sur ces quatre films. C'est une présence pesante qui hante cette tétralogie, c'est le fil directeur de celle-ci (...)
[...] Du coup, le spectateur n'a pas une vision globale et claire de l'école. Les longs couloirs perpendiculaires les uns aux autres amènent le spectateur à se croire dans un labyrinthe où tout le monde se croise, inévitablement. On pense surtout ici au couloir où tout le monde finit par passer, et où se déroule la scène centrale du film, le noeud temporel et spatial, scène durant laquelle Elias prend en photo John et où Michelle passe derrière en courant. Bien que l'on visite quasiment la totalité de l'établissement, le spectateur nage dans la confusion, dans le chaos. [...]
[...] Comme le dit Alexandre Tylski sur le site "Cadrage.net", lors de cette ultime scène, "l'humanité semble avoir complètement disparu". Il n'y a plus, comme au début, la voix de jeunes gens. Il ne reste plus que les sons d'oiseaux, et quelques bruits étranges. Et un troisième long plan du ciel a lieu la nuit précédant la catastrophe. Le ciel est d'abord mystérieux, puis il devient de plus en plus menaçant, annonçant la mort. Il n'y a plus de doute possible, les soupçons deviennent des certitudes. Le drame est maintenant là, entourant tous les personnages. [...]
[...] Elle n'est pas très féminine, elle représente plutôt un garçon manqué, ce qui fait d'elle un personnage quasiment hybride. Elle n'a pas de contacts avec les autres élèves, et elle va même jusqu'à les fuir, comme le montre la scène où l'on repasse trois fois et où elle se met à courir à l'approche de John et Elias. Nathan & Carrie: C'est le couple du film. Nathan est la figure du sportif qui fera exploser Alex, qui le poussera à commettre l'irréparable. [...]
[...] Les élèves sont des animaux, et il n' y a pas la présence de vrais humains dans Elephant. Les parents d'Alex, la personne qui dépose le colis ne sont pas visibles, on ne les voit qu'en partie et on ne voit que leurs corps, pas leur visage. Ce sont des personnes qui n'appartiennent pas au même monde. Elles appartiennent au monde des humains, pas au monde particulier du film. Un autre point vient appuyer cette thèse : l'absence de parole. [...]
[...] On ne suit que quelques personnes durant la totalité du film. Et les noms des personnages apparaissant en blanc sur fond noir sont comme des plaques mortuaires. A part John, tous les autres proies sont abattues (Michelle dans la bibliothèque, Elias qui disparaît au même moment après avoir pris un ultime cliché, Nathan et Carrie dans la chambre froide, les trois filles dans les toilettes, Bennie dans le couloir et enfin Eric tué par surprise par Alex). Et même quand la caméra n'a pas suivi une personne, qu'elle ne l'a pas traquée, il suffit qu'elle s'attarde un peu trop dans le cadre, dans le viseur, pour être condamné à mort. [...]
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