Cosmopolis, Davis Cronenberg, capitalisme, argent, capitalisme nihiliste
Le film nous expose aussi une nouvelle idée de la possession. L'objet limousine est le lieu de l'action du film. Cette longue voiture aux vitres fumées, habituellement symbole de glamour et de paillettes, devient le lieu principal du film, un lieu confiné, mouvant et surtout extrêmement luxueux, lieu qui progresse lentement dans les rues de New-York.
[...] La seule réalité qui retient ce personnage dans notre monde est son projet d'aller chez le coiffeur, mais qui renvoie d'un certain côté au culte de l'apparence des jeunes générations. On assiste au lent délabrement de Packer, physiquement, comme à celui de la limousine ; tous deux changent d'apparence annonçant ainsi le futur effondrement des actifs financiers de Packer et la fin de sa vie. Huis-clos filmé presque entièrement dans la limousine, Cosmopolis reste un film polémique qui remet en question notre appréhension du monde moderne et celui d'un capitalisme nihiliste. [...]
[...] L'argent devient la valeur essentielle, celle dont le milliardaire déborde et les objets que l'on peut acquérir n'existent plus pour leur fonction propre, mais par rapport à leur prix, symbole d'une décadence morale et de l'excès dont l'être humain est capable. On possède l'argent, pas l'objet mais sa valeur. La profession de trader Si nous ne possédons pas l'objet, mais sa valeur, alors nous ne possédons que des chiffres, c'est-à-dire du virtuel, et donc rien. Cette notion est mise en avant avec la profession de trader de Packer, qui travaille sur les marchés financiers et dont l'objectif est de revendre plus cher un actif financier acheté, afin d'en retirer des bénéfices rapidement. [...]
[...] Ainsi c'est une forme de résistance au capitalisme qui s'empare de la ville avec les manifestants et le personnage de l'entarteur. L'anéantissement du monde virtuel de Packer suit dans un parallèle inévitable la fin de sa vie, achevée par balle. Il s'agit d'une double mort que le chaos ambiant avait annoncée, mais aussi chacun des personnages venus lui rendre visite, à sa manière, et qui a tenté de le prévenir d'un désastre à venir ; cette double mort évoque aussi une dématérialisation s'opposant à la recherche d'une réalité perdue. [...]
[...] », comme si elles avaient une vie propre, une autonomie. Packer ne possède pas cet objet mais sa valeur, qui se doit d'être en adéquation avec son statut d'homme riche et puissant. Confiné dans cet habitacle, il reste à l'abri de tout contact impliquant des relations humaines, y reçoit divers visiteurs, collaborateurs, son médecin, sa jeune épouse, sa maîtresse. Représentation métaphorique du capitalisme moderne, la limousine roule à une vitesse réduite, a le don d'ubiquité, à l'image des mouvements abstraits d'argent qui sont l'essence de la profession de trader et qui d'ailleurs menacent de le ruiner. [...]
[...] Cosmopolis - Davis Cronenberg (2012) Présentation du film Le film nous expose aussi une nouvelle idée de la possession. L'objet limousine est le lieu de l'action du film. Cette longue voiture aux vitres fumées, habituellement symbole de glamour et de paillettes, devient le lieu principal du film, un lieu confiné, mouvant et surtout extrêmement luxueux, lieu qui progresse lentement dans les rues de New-York. L'objet voiture est ici démesuré puisqu'il est incarné par une limousine, et sa valeur en est encore augmentée par les aménagements voulus par son propriétaire Eric Packer : intérieur insonorisé et blindé, design ultra-moderne, écrans incrustés. [...]
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