Certes, ce film comporte des aspects comiques indéniables _ à l'instar par exemple de la scène de l'électrolyse ou encore du tournage du film pornographique à la fin _ mais le considérer uniquement comme une simple comédie relèverait d'une vision réductrice et minimaliste, voire serait une interprétation biaisée du message qu'a voulu faire passer par ce biais le réalisateur.
[...] Il semble ainsi avoir d'une certaine manière atteint son objectif, il est acteur, du moins dans l'absolu. Ce qui est intéressant dans la persistance de l'ambiguïté relative à ses préférences sexuelles est surtout le chemin sinueux qu'il suit. Il est d'une part dans un premier temps l'objet, le jouet sexuel de son beau-père avec lequel il assouvit ses fantasmes. Indéniablement, l'influence de ce choc sera déterminante sur la conduite de sa vie. Il ne pourra ensuite survivre paradoxalement qu'en étant de nouveau le jouet d'autres hommes. [...]
[...] Il habite selon lui dans une villa avec piscine. Il n'a en fait aucune raison rationnelle de retrouver son père là-bas, il le sait d'ailleurs parfaitement, mais cette illusion qu'il présente comme une certitude est son seul point d'attache, le seul espoir qu'il ait afin qu'il ne sombre pas. Il veut retrouver un foyer protecteur, lui l'enfant dont l'adolescence a été broyée et dont le seul réconfort est un doudou en forme de chimpanzé. Il veut ensuite fonder une famille pour donner à d'autres l'amour dont il n'a pas bénéficié. [...]
[...] L'un des moments décisifs du film est justement la post-opération : c'est la désillusion en fait. Indéniablement, elle est heureuse de s'être fait retirer son attribut masculin, mais elle ne peut empêcher qu'un sentiment de vide la submerge à la vue de la casquette que lui avait offert Toby sur une aire de repos pour routiers. Elle éclate alors en sanglots. Non pas qu'elle réalise tardivement son attachement à Toby _ elle lui avait d'ailleurs proposé à Phoenix d'habiter chez elle au lieu de vivre avec ses grands-parents _ mais elle prend conscience de l'affection filiale intense qui la lie à ce jeune homme qu'elle a appris à aimer et à connaître au cours de leur périple. [...]
[...] C'est donc totalement déstabilisant pour lui. Afin de noircir encore un peu plus le tableau, il tombe amoureux de Bree qui s'avère être son père. Ainsi, son parcours sexuel est des plus malsains et il semble d'une certaine manière être toujours en quête, même dans ces relations, de son père biologique. En effet, sa dérive résulte aussi de l'absence d'encadrement, ce que remarque très rapidement Bree. Il n'est plus question de le confier à son beau-père. Quant à sa mère, elle s'est suicidée sans que l'on n'en connaisse les raisons exactes. [...]
[...] Il est un quart indien, un quart juif et un quart catholique par sa grand-mère. Il découvre toutes les tares et les handicaps de sa famille avec une tante alcoolique par exemple. Cette grand-mère va transposer tout l'amour qu'elle éprouve pour Stanley sur Toby et va même vouloir éduquer son petit-fils à la place de son fils. Bien que cette famille soit éclatée, presque chaotique, traversée par des crises,Toby retrouve un passé ce qui lui permet, même s'il ne l'accepte pas au début, de se reconstruire plus ou moins et surtout de ne pas partir de rien, de savoir que quelqu'un l'attend quelque part. [...]
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