Pour commencer, nous allons aborder la partie "post-production".
Ce film fut réalisé par Claude Zidi en 1976. Sa date de sortie fut fixée pour le 26 octobre 1976 dans les salles françaises. Néanmoins, sa réalisation fut remise en question. De fait, Louis de Funès était pressenti, lors de l'écrit du scénario avec Michel Fabre, comme devant être ce fameux "Duchemin". Mais victime d'une crise cardiaque un an auparavant, les assurances sont sceptiques. Après de longues négociations : Zidi accepte d'être payé qu'après la réalisation finale du film ; les techniciens acceptent, quant à eux, de signer des contrats renouvelables de semaine en semaine ; une ambulance et un cardiologue sont là en permanence... Autre aspect post-production qui influencera totalement la production du film. De fait, il s'agit de l'absence de Pierre Richard qui devait prendre le rôle du "fils de Duchemin : Gerard". Claude Zidi avait déjà travaillé avec lui dans le film La moutarde me monte au nez, par exemple (...)
[...] La bouche se referme sur un plan assez long. L'Enfer, ici, semble faire un parallèle avec la suite, l'après-émission. L'individu, qui porte en lui le nom d'une entreprise/association, perd sa légitimité et sa place dans cette société où la libre-concurrence est rude et dont l'opinion publique est vitale. De fait, elle personnalise les consommateurs, le public visé qui fait vivre l'entreprise. En conclusion, nous pouvons dire que ce film est intéressant sur certains aspects. On a pu voir qu'il nous permettait d'en savoir plus sur une société d'il y a plus de trente ans : nouvelle génération; volonté de ne pas montrer les effets de la fin des Trente Glorieuses; l'importance du patrimoine français au yeux de la nation et sur un plan international; la mondialisation; les médias . [...]
[...] Son nom était devenu synonyme de "malbouffe" et Tricatel, personnage du film, en sera la caricature transparante. Quoiqu'il en soit, cette bataille entre la "bonne bouffe" (Duchemin) et la "malbouffe" (Tricatel) prend un aspect manichéen (le Bien contre le Mal). De fait, on a l'impression que Duchemin va se battre contre la nourriture mauvaise et industrielle, seul, car les consommateurs n'arrivent pas (ou plus) à faire la différence sur la qualité. Cela s'est vu par les nombreuses scènes dans les restaurants, où les clients ne faisaient aucune remarque, sauf positive, sur le contenu de leurs assiettes. [...]
[...] Le son nous fait brusquement pensé à celle jouée à la Cour du Roi. Durant la première moitié du générique, on peut voir que la partie est destinée à montrer la place que prend la gastronomie française (donc la partie de Duchemin), puis une seconde partie apparaît quelques phases d'images où l'on peut apercevoir le croisement sur l'autoroute, au moment d'une sortie pour rentrer dans une aire d'autoroute. Ce qui est intéressant, c'est de voir le sigle sur lequel deux fourchettes s'entrecroisent, symbole de la restauration "rapide", sur autoroute. [...]
[...] Alors qu'ils avaient pour but initial la diffusion d'informations, la presse se glisse vers un genre nouveau : la vie privée des personnalités. Ceci attise la curiosité des lecteurs et hausse les ventes. Ainsi, on peut comprendre pourquoi Tricatel va appeler les journalistes après la révélation de Lambert sur l'état de Duchemin qui peur que ça se sache". Mais cette utilisation des médias pour révéler quelque chose de personnel qui caractérise la faiblesse de l'individu en question lui sera retournée. De fait, à la fin du film, Lambert le prévient sur le plateau télévisé que Duchemin et son fils sont dans l'usine. [...]
[...] Sur le plateau, la nouvelle génération (Gerard) va tout de même montrer que l'on peut user de deux mondes différents pour créer une alchimie innovante et s'émanciper de cette reproduction sociale et culturelle qui est trop conservateur par rapport à son époque. De fait, avec son charisme et sa volonté de faire rire le public en répliquant(don oratoire de son père) et lançant le contenu du verre (donc gestes, avec son rôle de clown. Peut-être référence au seau), il arrive à s'attirer le public de son côté et humilier son adversaire. Et, enfin, la télévision qui prend une place prédominante dans les foyers. Comme nous le disions dans l'introduction, les Trente Glorieuses ont été une période flamboyante permettant une consommation excessive. [...]
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