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Les bonnes conditions est un documentaire écrit par Julie Gavras et Emmanuelle Tricoire et réalisé par Julie Gavras. Il suit pendant 13 ans, de 2003 à 2016, 8 jeunes privilégiés scolarisés au lycée Victor Duruy dans le 7e arrondissement de Paris, de leur entrée au lycée au début de leur vie active. Dans ce dossier, nous mettrons en avant la démarche de l'auteur de faire un documentaire qui suit sur une longue période des trajectoires individuelles, mais aussi collectives, mais aussi toute la réalisation du film. Du choix de la réalisation au message transmis, et jusqu'à sa diffusion nous commenterons et analyserons l'oeuvre documentaire de Julie Gavras.
[...] Je lui ai proposé, comme j'avais déjà réalisé des documentaires et que j'avais accès à une caméra, de les filmer, comme ça on aurait eu le son et l'image." Emmanuelle Tricoire a donc proposé aux élèves de sa classe de seconde s'ils voulaient bien participer, et aucun "casting" n'a eu lieu : eux qui étaient d'accord et avaient envie ont pu le faire, il n'y a pas eu de présélection au tournage du documentaire. À la question "Qu'aviez-vous envie de montrer Julie Gavras répond dans une interview par : "C'est bizarre de le dire aujourd'hui, mais à l'époque je n'y ai pas réfléchi. J'avais l'opportunité de filmer des gens qui me ressemblaient, je me suis dit : allons-y. Pendant le tournage et même au montage, jamais je n'ai pensé faire une œuvre sociologique. [...]
[...] D'une part, parce qu'elle ne connaissait pas et n'avait jamais entendu cette expression, et d'autre part, parce qu'elle trouvait cela très prétentieux. Pour d'autre, ce film est l'occasion de voir en image, et la preuve que, peu importe le choix (d'études) que l'on fait, ce n'est pas grave de se tromper et que l'on aura toujours un moyen de rebondir et de recommencer dans une voix qui nous correspond mieux. [...]
[...] Dans les questions qui reviennent souvent lors des diffusions de ce documentaire, c'est : "pourquoi avoir choisi de montrer la vie de gens bourgeois Question à laquelle Julie Gavras répond, dans un article publié par Téléobs où les journalistes ont suivi la présentation de ce film aux adolescents, "Si j'avais réalisé un film dans une cité, m'auriez-vous demandé pourquoi je ne l'avais pas fait dans un quartier bourgeois ? Mon but n'est pas d'opposer deux catégories sociales. J'ai fait le choix d'un milieu que je connais et qui est finalement peu représenté dans les documentaires". D'autres questions se posent également pour les jeunes spectateurs : Pourquoi n'avoir écrit leur nom qu'à la fin ? "pour que le spectateur se focalise exclusivement sur leur parole" répond-elle. Pourquoi ne les avez-vous filmés qu'assis ? [...]
[...] Chacun sait et se retrouve dans le fait qu'au début du lycée, on préfère forcément discuter avec ses amis après les cours que de rentrer et de faire ses devoirs. Chacun se reconnait quand Constance dit qu'elle ne travaille pas toutes ses matières avec la même motivation. Chacun se retrouve dans la grande question "qu'est-ce que je veux faire comme métier plus tard ? Ou même comme études Beaucoup se retrouvent aussi dans le fait de commencer dans une voix, et au final, de se rendre compte que l'on s'est trompé et de devoir recommencer dans une autre. [...]
[...] On voit qu'il/elle est à l'aise, se confie à la caméra. Bien que certains passages ne sentent plus difficiles, car plus éprouvant émotionnellement, on sent qu'une relation de confiance a été instaurée entre les interviewés et les interviewants. Julie Gavras fait également le choix de ne pas donner les prénoms des jeunes interviewés avant la toute fin du film, parti pris visant à ce que le spectateur se concentre uniquement sur les dires et sur l'expression facial de l'interviewé, et non sur son prénom, sa position, sa tenue de manière générale. [...]
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