film, La Belle personne, Christophe Honoré, La princesse de Clèves, Madame de la Fayette, vertu, classicisme, adaptation cinématographique, psychanalyse, homosexualité
Le titre du film n'est pas surprenant, car en effet, ce dernier s'inscrit en réalité dans la poursuite de l'oeuvre de Madame de La Fayette. En peignant le personnage central de Madame de Clèves, La Fayette fait, tout au long de son roman, un éloge de la vertu selon une vision janséniste du christianisme. Ainsi, Madame de Clèves est en quelque sorte le porte-étendard de cette vision presque aristotélicienne de la vertu dont le christianisme s'est fortement inspiré. De fait, Madame de Clèves est, grâce à cette caractérisation vertueuse, le modèle, le quasi-patron de la perfection selon la vision de l'auteure, qui utilise cette protagoniste dans un registre épidictique puisqu'elle en fait l'éloge.
[...] Henri fait jouer un air de Lucia di Lammermoor interprété par Maria Callas, un classique de l'opéra italien annonciateur du romantisme musical. L'histoire est celle d'un amour impossible entre deux jeunes gens dont les grandes familles écossaises sont ennemies, la fatalité tragique transparaît alors pleinement et est déjà annonciatrice de la destinée de cette amour dont les fleurs sont en éclosions. L'étonnement éclate et arrive à son paroxysme lorsque les larmes surprennent Junie. On ne sait trop par quoi ces dernières sont motivées. Est-ce par la voix résolue de Lucia, qui renonce à la vie amoureuse ? [...]
[...] La « Belle personne », c'est donc cette Madame de Clèves qui sera peinte en filigrane durant l'œuvre. Comment s'appellent les personnages principaux dans le film et à quels personnages romanesques se réfèrent-ils ? Je vous joins en annexe un document « miroir » qui vous permettra d'identifier clairement les affiliations entre les personnages romanesques et les protagonistes cinématographiques. Ce document sous forme de carte heuristique permet de resituer les liens entre les différents personnages au sein des deux œuvres sœurs, séparément, afin d'arriver à avoir une vision d'ensemble plus claire, de notre point de vue. [...]
[...] La position des protagonistes est importante. Otto qui manifeste son attachement aux lieux, à Junie, à l'installation de leur relation est assis. Il est parfaitement statique. Tandis que Junie, qui au contraire manifeste son envie de partir, à la fois de sa relation amoureuse tout en gardant une certaine amitié avec Otto, mais également du lycée, du lieu en lui-même est debout, dos au mur prête à marcher, à bouger. La dynamique des personnages composant le couple s'oppose déjà, néanmoins ce n'est guère la seule chose qui les faits s'opposer. [...]
[...] Elle est remarquée par tous les personnages de la cour à l'instar du roman. Les relations entre Catherine, Junie et Marie sont des miroirs de l'excellence des relations entre la Reine Dauphine, les hauts personnages de la cour et Madame de Clèves, qui n'est encore, dans le film que Madame de Chartres. Si la scène de rencontre entre Otto et Junie paraît tout-à-fait prosaïque comme décrite dans le roman, du fait de son impersonnalité, du caractère froid de la rencontre et de l'observation, la rencontre avec Jacques de Nemours est tout au contraire emprunte d'une chaleur plurielle. [...]
[...] Le lycée, voit également le développement des intrigues amoureuses : on se rappelle de cette scène où Junie embrasse Otto à demi caché contre la cage d'escalier, ou encore la scène où Mathias et Martin s'embrasse non loin du terrain de Basket. Mais également la scène des aveux où Junie avoue à Otto sa passion pour un autre, dans un coin extérieur du lycée. Le lycée Molière, lieu de l'action est donc prompt aux développement des intrigues principales qui demandent une attention particulière du spectateur. Vient ensuite le café de Nicole. On ne sait trop où ce dernier est situé, mais on imagine sans peine que c'est non-loin du lycée. [...]
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