Analyse cinématographique du film de Terry Gilliam "L'armée des douze singes" sous la forme d'un développement détaillé (3 pages) en trois parties, étudiant les thèmes et le scénario, la mise en scène et les significations du film.
[...] Tel Œdipe, James Cole est un être aveuglé sur le destin qui pèse fatalement sur lui (un enfermement temporel) La scène de l'aéroport est à la fois une scène qui le hante depuis l'enfance (comme un traumatisme : cf. interprétation psychanalytique) et une scène qui constitue son horizon : James Cole est marqué par un destin qu'il ignore et il ne comprend que trop tard qu'il s'agit de son propre avenir (sa propre mort). Tout ce qu'il fait pour essayer de se libérer de son destin contribue au contraire à l'accélérer (cf. le fameux vers de Racine : Tout me nuit et conspire à me nuire de Phèdre). [...]
[...] Ce film est l'occasion d'une réflexion sur le pouvoir de l'image et sur la fonction du cinéma : le destin s'exprime par le biais d'une image obsédante et fantasmatique pour James Cole, symbolique en cela du cinéma, qui nous place devant l'image obsédante de notre destinée. Pour mieux nous en débarrasser (à l'image de la catharsis ou purgation des passions reconnue par Aristote dans la tragédie) ou pour mieux nous en imprégner (car le cinéma n'est pas le théâtre) ? [...]
[...] Au demeurant, la sortie du monde souterrain dans le monde hostile de la surface puis du passé est une métaphore filée de la vie. C'est au début du film à une sorte de naissance en deux temps que nous assistons : il est envoyé à la surface, puis, nu, est expédié, grâce à la science, dans le passé à travers un boyau. Le monde de la surface paraît hostile (couleurs froides, accueil de l'ours ) par rapport au monde intérieur B. [...]
[...] Même quand il est projeté dans le passé, les scientifiques parviennent toujours à le localiser (grâce à un instrument placé dans sa dent) et donc même dehors il est prisonnier, comme le lui rappelle un clochard près du quartier général de l'armée des douze singes : Tu ne peux leur échapper D. Le complexe de Cassandre : raison ou déraison ? Comme Cassandre (fille du roi Priam que le dieu Apollon avait condamnée à n'être jamais crue des Troyens parce qu'elle n'avait pas répondu favorablement à son amour), James Cole est condamné à n'être pas cru des policiers et des psychiatres qui le cataloguent comme malade mental. [...]
[...] les pantoufles-lapins de Washington, les mimiques simiesques et les pitreries juvéniles de Jeffrey Goines les lectures du policier dans l'asile une B.D. comique les scientifiques qui lui chantent Blueberry Hill et lui attribuent une couette avec des nounours, le proxénète qui se plaint aux policiers d'avoir été agressé par une prostituée cocaïnomane et un proxénète aux talents de dentiste cf. l'arroseur arrosé), tantôt effrayante ou scandaleuse (les savants dont James Cole est le cobaye rappellent funestement les nazis ; cf. [...]
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