Venus Beauté Institut est un film intéressant parce qu'il a pour cadre un institut de beauté et tout son panel de clientes et clients. L'héroïne principale, Angèle( Nathalie Baye), quadragénaire célibataire,
se fait aborder par un inconnu amoureux d'elle. A travers son aventure, la réalisatrice évoque les problèmes liés à l'importance de l'apparence, à la
place de la vieillesse dans notre société. La théorie du reflet nous permet de constater, outre les positions de la réalisatrice, que l'image de la
femme mais aussi de l'homme a évolué. Il ne faut toutefois pas négliger que ce film est réalisé par une femme. Si nous évoquons ce fait, ce n'est
pas pour dénoncer un point de vue subjectif mais pour souligner qu'il est maintenant possible, bien que encore rare, pour une femme d'avoir accès à des postes importants dans le cinéma( ce qui bien sûr n'était pas le cas il y a quelques années).
[...] Cette aspect révèle des canons de beauté très présents dans notre société via la publicité. Il est indéniable que l'image de la femme idéale est celle de la femme-mannequin qu'on nous impose à la télévision ou sur les murs du métro. Pour vendre plus, les actrices doivent devenir des objets de désir. Elles doivent donc avoir un corps de rêve. Les spécialistes n'ont pas cessé d'alerter le public et les professionnels sur les conséquences de l'image de la femme sur les jeunes filles, déclenchant ainsi une vague d'anorexie et d'interventions de chirurgie esthétique. [...]
[...] Ainsi dès le début du film, Angèle crie dans la gare : "on est en république, les femmes ont les mêmes droits que les hommes". Une cliente assez âgée évoque le fait que beaucoup de femmes mourraient en couche de son temps et que les enfants ne s'en portaient pas si mal. Et Angèle évoque, au tout début du film, la dureté de son père envers sa mère, ce qui montre que la statut de la femme ne lui accordait pas la même liberté qu'aujourd'hui et surtout les mêmes droits. [...]
[...] Et l'homme( entendu dans un sens englobant la femme bien sûr) ne peut supporter l'idée de savoir que son corps ne va pas plus être ce qu'il était, que les forces physiques vont diminuer et qu'ainsi il n'attira plus autant physiquement et sexuellement. Ainsi dans le film il est beaucoup question des parents des protagonistes. Marie décrit sa mère comme "brune, vieille avec de grosses mains", Jacques dit de la sienne qu'elle a de l'arthrite, de l'arthrose et qu'elle râle tout le temps. Voilà le stéréotype du vieux : il a problème de santé, dont il se plaint tout le temps et surtout il est ennuyeux. [...]
[...] Ce schéma d'immoralité est tellement fort qu'il a été intériorisé par les personnes âgées qui se culpabilisent quand elle éprouve quelques sentiments. Ainsi quand un patient de maison de retraite ose faire des avances à une vieille dame avec qui il s'entend vraiment bien, il choque tout le monde y compris la vieille dame et est traité comme un pervers. Ce film casse cette image et ce tabou. Vers la fin du film, quand Marie se prépare pour aller retrouver son "vieux", Samantha lui dit qu'elle ne la juge pas et qu'elle n'a pas de moralité : " du moment que vous vous plaisez". [...]
[...] Un autre homme se démarque aussi des autres à la fin du film, c'est Jacques l'ex-fiancé d'Angèle. Alors qu'on a l'impression tout le long du film qu'il est à ranger dans la première catégorie d'hommes, lors de la dernière scène finale, il avoue à Angèle, il lui raconte qu'il a rencontré une femme qui lui plaît. En fin de compte, Antoine se démarque parce qu'il croit encore aux valeurs de l'amour dans un monde qui les rejette au profit de l'apparence. [...]
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