Les amants de la nuit
Les Amants de la nuit, oeuvre d'une intensité poétique inouïe, s'ouvre sur un plan de deux jeunes amants (Keechie et Bowie) placés dans un cadre extrêmement serré. Etonnant écart de la narration où des sous-titres annoncent que « ce garçon... et cette fille... n'ont jamais été correctement présentés au monde où nous vivons ». Ils relèvent alors brusquement la tête, et le titre du film apparaît.
[...] Les Amants de la nuit (They Live by Night) (1948) Nicholas Ray Les Amants de la nuit, œuvre d'une intensité poétique inouïe, s'ouvre sur un plan de deux jeunes amants (Keechie et Bowie) placés dans un cadre extrêmement serré. Etonnant écart de la narration où des sous-titres annoncent que ce garçon et cette fille n'ont jamais été correctement présentés au monde où nous vivons Ils relèvent alors brusquement la tête, et le titre du film apparaît. Les personnages du chef-d'œuvre de Nicholas Ray, aux consonances étranges ; vivent dans un monde de garages crasseux et de motels minables, en marge, loin de l'ordinaire, mais nimbé par l'aura du mythe. [...]
[...] En ce sens Les Amants de la nuit relève autant du monde romantique que celui du Noir. Ainsi, l'aspect le plus sombre du film, surtout dans le contexte du Hollywood grand public, est que le personnage principal trouve la mort. L'accent mis par le cinéaste sur l'innocence de Bowie qui est piégé par des criminels plus âgés et fourbes, rend le film encore plus sombre et l'inscrit fermement avec les chefs-d'œuvre des films Noirs. On sort alors de ce film totalement bouleversé, où l'on y distingue un amour aussi profond que condamné, comme l'était celui de Roméo et Juliette et dont la durée de leur bonheur n'en a pas été plus longue. [...]
[...] Ray est bien un cinéaste des illusions perdues ; dans ses œuvres l'idéalisme est broyé sans la moindre résistance et, en dehors du cocon amoureux, le monde concourt à la destruction du héros. Mais il n'est pas non plus un artiste totalement dénué d'espoir. Le film laisse une lueur de vie symbolisée par l'enfant que Keechie attend et dans lequel Bowie fonde tous ces derniers espoirs. Le couple ne peut ainsi se soustraire aux entraves mortelles de la société elle-même. Le monde les leurre avec de faux espoirs d'évasion, tel que le bungalow du motel enfoui dans les bois où ils se réfugient un temps. [...]
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