"Les Liaisons dangereuses" firent l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques : Roger Vadim, Milos Forman et Stephen Frears. C'est l'œuvre de ce dernier réalisateur que nous allons étudier : nous comparerons son adaptation par rapport au roman de Laclos en nous appuyant sur les points positifs et négatifs. Nous sommes en mesure de nous demander si cette adaptation respecte bien le roman : À quel point est-elle fidèle ? Comment met-elle en avant le caractère des personnages ? Les difficultés que posent l'adaptation ne dénaturent-elles pas le roman ?
[...] Il y a d'emblée une opposition entre ces genres de personnages : le désir de vengeance de la marquise et du vicomte et l'innocence de Cécile tout droit sortie du couvent. Stephen Frears devait donc respecter cette brève présentation des personnages, et il s'y prend d'une autre manière. La première scène fait apparaître la marquise de Merteuil face à un miroir, la posant comme une femme narcissique ; le vicomte quant à lui apparaît un certain temps masqué, ce qui décrit son habituelle conduite : cacher sa personnalité derrière des mots et des apparences avant de se révéler vraiment. [...]
[...] Les Liaisons dangereuses, de l'auteur du 18e siècle Choderlos de Laclos, est un roman épistolaire publié en 1782. Dès sa publication, il connaît un succès grâce au scandale qu'il a provoqué : certains disaient qu'il s'agissait d'un roman moralisateur contre le libertinage tandis que d'autres dénonçaient son immoralité. Les Liaisons dangereuses firent l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques : Roger Vadim, Milos Forman et Stephen Frears. C'est l'œuvre de ce dernier réalisateur que nous allons étudier : nous comparerons son adaptation par rapport au roman de Laclos en nous appuyant sur les points positifs et négatifs. [...]
[...] On remarque la volupté et le confort dans lequel vivent la marquise et le vicomte, ce qui semble même surprendre Cécile puisqu'elle écrit qu'elle a plus vu de bijoux en quelques jours qu'en plusieurs années au couvent La marquise est plus souvent habillée de couleurs vives, pimpantes, tout comme Mme de Volanges. A l'inverse, et Stephen Frears met en avant ce contraste, Mme de Tourvel symbolise la pureté des sentiments et la nature et porte des couleurs claires. Elle apparaît d'ailleurs dans le film souvent à l'extérieur, dans les jardins, voire entourée de fleurs. [...]
[...] Dès les premières scènes, la musique se fait tendue et préfigure la malfaisance des personnages. Nous pouvons donc dire que Stephen Frears a pensé à tout dans son film puisqu'il se préoccupe également de la question du rebondissement. Il respecte bien le fait que Laclos joue sur le caractère théâtral en particulier sur la fin où l'on peut même parler de retournement carnavalesque : quand on pense que Valmont est vaincu, il parvient à organiser sa vengeance quelques minutes avant sa mort en faisant publier les lettres de la marquise. [...]
[...] Si dans le roman tout se fait à distance, dans le film les personnages de Valmont et de Mme de Merteuil se doivent d'être présents, à l'inverse du livre dans lequel ils ne se rencontrent qu'une seule fois : lorsque Valmont surprend la marquise avec le chevalier Danceny. De même, le choix du style épistolaire nouait le drame, la tension était proche de celle qui noue l'intrigue d'une pièce de théâtre. Les lettres avaient d'abord un rôle de confession, mais elles en donnent surtout le moyen de progresser l'intrigue par des échanges comme au théâtre. Mais ces remarques ne concernent pas l'adaptation de Frears en particulier, elles sont simplement dues au changement de support ; le film ne peut évidemment pas retranscrire l'originalité du roman. [...]
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