Le film 300, par sa réalisation, sa mise en scène, le choix des couleurs, du rythme, nous plonge dans une ambiance très particulière.
Zack Snyder voulait donner une image très spécifique à son film afin de respecter au mieux les couleurs des comics de Franck Miller. Pour cela, il a mis au point un traitement chromatique, le « crush », qui « écrase » les noirs pour valoriser et renforcer l'éclat des couleurs.
Chaque plan devient donc une merveille picturale, dont les couleurs ocres et la clarté sable renvoient aux peintres italiens du sacré du XVe et XVIe siècle, aux œuvres du Caravage, et où la sublimation presque fétichiste des détails corporels et vestimentaires (grains de peau, ombres, plis des vêtements...) réfère à l'école flamande des Vermeer ou Rembrandt.
Les scènes arrêtées du film deviennent ainsi de véritables œuvres d'art. Le corps des spartiates est sublimé grâce au jeu des couleurs. Le rouge flamboyant de leur cape magnifie la lumière de leurs corps pâles, chaque détail de leur physique se trouve ainsi mis en valeur d'une manière quasi divine. Le traitement des couleurs contribue de façon exceptionnelle à glorifier le corps de ces soldats bodybuildés, mais Zack Snyder n'a pas tenu à se contenter de cela. Le rythme de son film est également un parti pris pour sublimer le corps de ces guerriers.
[...] L'exemple parfait dans le film en est la présence d'Ephialtès. A sa naissance, cet être difforme, bossu, a été sauvé de la mort grâce à l'amour de sa mère qui a fui la Cité de Sparte pour protéger la vie de son fils. Une telle créature n'aurait pu y garder la vie. Lors du combat des spartiates contre l'armée perse, Ephialtès viendra demander à Léonidas le droit de se battre à ses côtés, mais son handicap physique ne lui permettant pas d'assurer la protection des autres soldats (chaque spartiate protège celui qui est à sa gauche grâce à son bouclier), il sera à nouveau rejeté. [...]
[...] Leur monstruosité en est la conséquence. Ils sont entièrement habillés de noir, couleur du chaos, de la mort, de l'absence d'être, du néant et revêtent un masque. Ce masque porté par ces nombreux immortels, ne nous permet pas ainsi de les distinguer les uns des autres. Ils n'ont pas d'identité propre. Dans leur masque, à la place des yeux, on ne voit que de grands trous noirs vides. Les yeux étant le miroir de l'âme, on se doute directement que ces guerriers en sont dépourvus. [...]
[...] Ici encore la monstruosité représente l'absence d'âme et de valeurs dignes. Quand Xerxès constate que les spartiates résistent fortement et les met en danger, il se met en colère et décide de tuer tous ses généraux. Pour cela, il va faire appel à un monstre : l'exécuteur, personnage monstrueux ayant les bras remplacés par des lames pour couper la tête de ses victimes. Ce personnage incarne le bourreau et la potence. L'exécuteur est donc l'exemple parfait de l'instrumentalisation des corps par Xerxès et plus particulièrement avec ceux des monstres. [...]
[...] ) réfère à l'école flamande des Vermeer et autres Rembrandt. Les scènes arrêtées du film deviennent ainsi de véritables œuvres d'art. Le corps des spartiates est sublimé grâce au jeu des couleurs. Le rouge flamboyant de leur cape magnifie la lumière de leurs corps pâles, chaque détail de leur physique se trouve ainsi mis en valeur d'une manière quasi divine. Le traitement des couleurs contribue de façon exceptionnelle à glorifier le corps de ces soldats bodybuildés, mais Zack Snyder n'a pas tenu à se contenter de ça. [...]
[...] En effet, nous avons vu que la nudité du corps est insupportable pour tous. Chez les spartiates, elle est habillée grâce à la musculature, à la cape et au bouclier. Mais Ephialtès, de par son physique, ne peut adopter cette musculature, et s'est vu refuser le droit de se vêtir des apparats des spartiates. Cependant, sa nudité l'insupporte, il a besoin de revêtir quelque chose afin de trouver son identité. Les spartiates n'ont pu répondre à sa requête. Mais Xerxès le bon le lui accorde, lui qui ne met aucun point d'honneur à satisfaire à une certaine norme physique. [...]
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