L'histoire des réseaux sociaux politiques commence le 4 janvier 2007. Le jour où Barack Obama parvient à convaincre Chris Hugues, l'un des fondateurs de Facebook, de le rejoindre dans sa campagne en lui confiant une mission : mettre en place un réseau social pour rassembler et coordonner les supporters du candidat démocrate.
Du haut de ses 25 ans, Chris Hugues est à l'origine de la création d'un site web, mybarackobama.com, qui a révolutionné la communication politique. Véritable moteur de la campagne, cette plateforme virtuelle a permis aux supporters d'Obama de se rassembler en dizaines de milliers de groupes, de lever des fonds pour un montant total de 30 millions de dollars et de gérer quelques 200 000 évènements et rassemblements réels. Il a également offert la possibilité, pour chaque militant, de s'investir et de jouer un rôle dans cette campagne.
C'est la première fois, dans l'histoire de la communication politique, qu'un candidat a autant utilisé les nouvelles technologies, et notamment Internet, dans le cadre d'une campagne électorale.
Une stratégie innovante et couronnée de succès qui a donné des idées aux politiques français dans l'optique des élections présidentielles de 2012.
Un secteur dans lequel, certains partis politiques, s'étaient déjà aventurés. La France fait même, avec les Etats-Unis, figure de pionnière dans l'utilisation d'Internet à des fins politiques. Déjà, pour les élections municipales de 2001, des candidats avaient mis en place des sites web pour appuyer leur campagne. Mais c'est surtout Ségolène Royal, en 2007, qui ouvrira la voie des réseaux sociaux politiques avec la mise en place du site Désirs d'avenirs pour les élections présidentielles. Un site basé sur la démocratie participative, rassemblant des militants de gauche et offrant la possibilité d'être force de proposition pour son programme présidentiel (...)
[...] C'est d'ailleurs Internet qui a joué le rôle d'espace public d'échange et de débats alternatifs. On retrouve le même phénomène du côté des syndicats français[66] . Ils peinent à élargir leur base militante, en érosion continue. Néanmoins, ce désintérêt vis-à-vis de l'engagement politique en France n'est pas une fatalité. Il suffit de regarder du côté de l'engagement associatif et caritatif qui bat des records[67]. Les ONG et les associations envoient des messages clairs, opérationnels, concrets qui parlent aux français. Ils savent également offrir des formes modernes d'engagement ou de contributions. [...]
[...] Animation de plus de 15 profils Barack Obama dans des réseaux sociaux de type Facebook, Twitter, MySpace 3,2 millions de fans d'Obama uniquement sur Facebook. Juste avant les élections présidentielles, une application permettait aux utilisateurs de cliquer sur un bouton J'ai voté afin de faire savoir à leurs amis qu'ils avaient accomplit leur devoir civique et pour les inciter à en faire autant millions de personnes ont cliqué sur ce bouton. En ce qui concerne le site de campagne de Barack Obama, le célèbre mybarackobama.com, on recense des chiffres tout aussi impressionnants : 2 millions de profils créés. [...]
[...] Le site est un réseau d'actions citoyen. Il est ouvert aux militants du parti mais aussi à tout internaute soucieux de créer des initiatives et de mettre en place des actions concrètes. Benoist Apparu, responsable du projet Créateurs de Possibles Le réseau social créé par l'UMP est volontairement dissocié du site officiel du parti alors que les deux ne faisaient qu'un au lancement de la plateforme Créateurs de Possibles. Une distance par rapport au site officiel comme signe d'ouverture au-delà des militants de droite. [...]
[...] J'ai eu l'occasion de rencontrer certains membres non affiliés au PS mais ces personnes n'étaient pas actifs sur le site. En général, on retrouve sur ces deux sites web, des militants et sympathisants qui utilisent ces nouveaux outils comme un moyen de débat. Esprit général des deux sites web Dans les deux cas, on demande avant tout à l'internaute de s'inscrire et de créer son profil. Une fois l'inscription faite, l'utilisateur a ensuite accès à l'ensemble du site. Cependant il existe d'importantes différences entres les deux sites internet. [...]
[...] Reste que pour l'opinion publique, ces sites web sont assimilés à des réseaux sociaux. Dans les deux cas, ces deux plateformes ont pour principal objectif d'impliquer les citoyens dans le débat politique en étant force de proposition. Néanmoins, après observation du comportement des membres, ils ne sont que très peu à avoir un rôle actif sur ces sites internet. D'après l'enquête en ligne que j'ai effectuée auprès d'un échantillon d'internautes, on peut expliquer ce choix par : un manque d'intérêt envers la politique, le refus d'afficher publiquement ses convictions ou alors des internautes qui ne croient tout simplement pas dans ce concept. [...]
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