Le journalisme face à l'arrivée des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

Résumé du document

Le métier de journaliste n'a jamais été aussi malmené qu'aujourd'hui et il est devenu évident que nous sommes entrés dans une nouvelle ère de l'information et du journalisme.

La création d'Internet dans les années 80 a littéralement bouleversé notre conception et notre pratique de la démocratie, tout en fragilisant les bases même du journalisme. L'intégration des Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication (NTIC) et notamment l'apparition du Web 2.0 dans la sphère Internet a favorisé l'émergence de blog, médias alternatifs, mais surtout celle d'une nouvelle catégorie de journalistes dits « journalistes participatifs » ou « journalistes citoyens », obligeant aujourd'hui les journalistes traditionnels à s'interroger sur les fondements même de leur métier et sur ce qui fait la force de celui-ci. Il est devenu nécessaire et indispensable pour eux de réinventer leur profession et de s'adapter, au regard des évolutions que subit le secteur. Plus qu' au coeur d' une crise passagère, le métier de journaliste est actuellement dans un tournant décisif et il est aujourd'hui possible de se demander si le métier est amené à perdurer.

[...] Genèse du journalisme en France

Avant d'en venir à la mutation que subit actuellement le journalisme, il est au préalable, nécessaire, de revenir sur les origines et les fondements de cette profession. L'histoire du journalisme, celui des « publicistes » de l'Ancien Régime (2), les premiers journalistes de l'époque, est liée à de nombreux facteurs, qui leur ont permis de s'émanciper et d'accéder au fil des siècles à un certain statut et à une reconnaissance de la profession. La fabrication du papier bon marché dans un premier temps, l'invention de l'imprimerie par Gutenberg comme technique de production, l'alphabétisation qui en a résulté, puis la création de la poste comme réseau de distribution du courrier, le développement du réseau routier et enfin, la création des chemins de fer ont favorisé l'évolution de la profession.

En France, le journalisme trouve ses origines dans la publication de « La Gazette » de Théophraste Renaudot (3) sous le règne de Louis XIII. Dans un contexte politique et social difficile, sur fond de censure et de contrôle de la presse par l'état, Théophraste Renaudot, a obtenu dès 1631 un privilège royal qui lui garantissait le monopole de l'information.

[...] Ces dernières années, la relation entre journalistes et lecteurs a énormément évolué, avec l'arrivée notamment du web 2.0, qui a mis en place une nouvelle organisation du monde. Inventé par Dale Dougherty de la société O'Reilly Media (20) , ce terme dissimule un concept simple : l'utilisateur est au centre du Web et devient grâce aux Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication créateur de l'information.
Cela peut sembler étonnant puisque le Web est lui-même né de cette conception. Dans les premières années du Web moderne, les liaisons entres acteurs du Web étaient principalement unilatérales. En effet, un serveur fournissait le contenu et les lecteurs consultaient les pages fournies. Le Web 2.0 a permis l'émergence de nouveaux acteurs qui vont devenir à leur tour de véritables serveurs de l'information.
Avec l'apparition du Web 2.0, l'internaute crée de l'information (...)

[...] Une des limites du journalisme citoyen est l'absence de règles déontologiques, comme celles des journalistes professionnels.
Le respect d'un code déontologique est un élément important dans la définition même du journalisme.
Les règles déontologiques obligent le journaliste à respecter le lecteur et l'intérêt public, de respecter la vie privée et la protection des sources. En outre, il a le devoir d'informer et a pour obligation de rester indépendant des pouvoirs politiques et économiques afin d'assoir sa crédibilité et sa légitimité (...)

Extraits

[...] Certains sujets ne sont pas traités dans la presse, et pourtant il intéressent une partie de la population. C'est là que l'on constate que les deux fonctions se complètent : les amateurs permettent de médiatiser ce qui ne trouve pas écho sur d'autres supports Des spécialistes peu favorables à l'avènement du journalisme citoyen : le cas d'Andrew Keen Par ailleurs, de nombreux spécialistes ne sont pas favorable à l'avènement du journalisme participatif. C'est le cas d'Andrew Keen dans son livre le culte de l'amateur : comment internet détruit notre culture (24). [...]

[...] Je pense que les sources sont vérifiées mais que leur propos sont moins retenus contrairement aux journalistes professionnels Ces journalistes amateurs ont-ils une légitimité selon vous ? Développez votre réponse. Oui, car mis au niveau de la population, c'est faire partie de la majorité et la pensée universelle, est plus légitime que la pensée exprimée d'un parti Pensez -vous que les informations fournies par ces journalistes amateurs sont : - plus nocives? Pourquoi ? - moins fiables? Pourquoi ? - moins informatives? Pourquoi ? - moins professionnelles? [...]

[...] Pensez-vous qu'ils disent tout et n'importe sans vérifier les sources contrairement aux journalistes professionnels ? Il est très possible que cela arrive souvent, mais c'est pour cela que je disais plus haut qu'il fallait faire la part des choses et relativiser les dires Ces journalistes amateurs ont-ils une légitimité selon vous ? Développez votre réponse Pensez -vous que les informations fournies par ces journalistes amateurs sont : - plus nocives? Pourquoi ? Cela dépend du type d'informations délivrées. - moins fiables? Pourquoi ? [...]

[...] Pourquoi ? Oui parce que les sources ne sont pas toujours sures. - moins informatives ? Pourquoi ? Non c'est un autre point de vue. - moins professionnelles ? Pourquoi ? Oui parce qu'ils ne sont pas professionnels. C‘est toujours une question de rigueur et de fiabilité. [...]

[...] Pour ce qui concerne sa relation avec les sources, le journaliste va-t-il favoriser le recours aux sources institutionnelles (lui permettant de gagner en simplicité et fiabilité) 13. PELLISSIER, Nicolas, Tous journalistes ? Les établissements de formation au défi du Web participatif, Les cahiers du journalisme Automne 2010, p 185 - ou au contraire s'immerger dans la réalité complexe et informelle d'un terrain donné», qui lui permettra de gagner en authenticité. Le journaliste doit savoir faire la part des choses et déterminer s'il souhaite perdre sa source ou son crédit. [...]