L'analyse actuelle de la presse face aux éditions numériques n'est pas chose aisée. L'évolution rapide des situations rencontrées par les quotidiens nationaux et le regard porté sur l'avenir de la presse est si changeant, que nous sommes constamment confrontés à des approches contradictoires : d'un côté, des courbes d'évolution d'audience ou de recette qui vont toutes dans la mauvaise direction, au point de conforter l'opinion de ceux qui pensent que la presse, telle que nous la connaissons aujourd'hui, a vécu et a fait son temps ; de l'autre, des exemples de réussites, éclatantes ou du moins très encourageantes, de relances éditoriales ou de stratégies de diversification qui vont à rebours de la tendance générale.
Comme tout autre objet et support du quotidien, la presse est plus que jamais mise au « défi du numérique ». Pour nombre de jeunes lecteurs, l'accès à l'information se doit d'être gratuit, le plus rapide et réactif possible. Ce sont par définition ces handicaps majeurs qui bouleversent le modèle économique et organisationnel de la PQN traditionnelle.
Deux situations-problèmes en découlent : un équilibre doit-il s'établir entre le format papier et le format numérique, l'un proposant le dossier construit et l'autre la vidéo, le forum ou des parties interactives avec les internautes.
Ou bien, le périodique payant doit-il basculer dans l'Internet totalement gratuit, composé de sites financés par la publicité et le nombre de visiteurs-lecteurs ?
L'impact des technologies numériques est d'autant plus difficile à mesurer, notamment en France, que la presse souffre de handicaps structurels spécifiques.
[...] Mais produire une information de qualité (ce qui est la force des quotidiens), exige de l'investigation, du temps, de bons journalistes et surtout des moyens financiers. Juste derrière la rédaction, le poste fabrication comprend les frais d'impressions et la préparation des expéditions. Il constitue 15% à 20% des coûts fixes totaux. Grâce aux avancés et aux progrès technologiques en tout genre, ce poste de dépenses a sensiblement baissé au fil des ans. De plus, les quotidiens peuvent faire le choix de la sous-traitance, ou utiliser des centres d'impressions communs pour faire baisser la facture. [...]
[...] Au vu des constats dégagés dans les parties précédentes, la PQN pourrait être confrontée à l'impossibilité de continuer son activité sous sa forme traditionnelle papier faute de ne pas réussir à toucher son lectorat et trouver des ressources financières suffisantes. Des titres, comme France Soir ont été contraints d'arrêter leur édition papier. La Tribune après avoir suspendu sa version imprimée, basculé sur le tout numérique, est ressorti dans une version print hebdomadaire. Nous avons pu dégager deux scénarios envisageables pour la survie de la PQN. [...]
[...] La part de la fabrication propre doit être de l'ordre de 10 à seulement. L'entreprise n'ayant plus les moyens humains et financiers de créer de l'authentique richesse en termes d'information, elle n'offre plus de vrai plus par rapport à sa concurrence. Des moyens de reportage ont été donnés pour la campagne présidentielle et seront mis en place aussi pour l'Euro, les JO et les Jeux paralympiques. A part cela, le métier de journaliste se fait, quasiment tout le temps, confortablement et malheureusement pour eux derrière leurs bureaux. [...]
[...] L'arrivée de ces deux acteurs vient amplifier les difficultés rencontrées par la PQN. Elle se retrouve concurrencée au cœur de son métier par ces deux assaillants. Pour ne pas disparaître, elle doit réagir et faire face à ce tournant. Certains auteurs comme Bernard Poulet2 pensent que la PQN ne fera plus partie de notre quotidien à terme Jean Marie Charon, La Presse Quotidienne Auteur du livre, La Fin des journaux et l'avenir de l'information, Gallimard A. LE NUMERIQUE : MENACES ET MUTATIONS POUR LA PQN Les conceptions traditionnelles de l'information subissent une crise depuis ces dernières années à cause de la brutale recomposition de la sphère médiatique. [...]
[...] Dorénavant, comme nous l'avons précédemment abordé, une grande partie de la population privilégie les informations brèves, brutes et sans analyses. Nous voulons l'essentiel et rapidement (pour pouvoir satisfaire leur soif de lecture et d'intérêts, les lecteurs privilégient les magazines). Pour les adeptes de la version papier, les PGI, comme 20 Minutes, sont accessibles très simplement, pour combler les heures passées dans le métro. Les journaux papiers dans leur ensemble, pour satisfaire au mieux et essayer de conserver leur lectorat, ont du écrire des articles plus court, résumer au maximum les faits (ce que les PGI ont très bien compris) Acheter son journal tous les jours est devenu cher, demande un temps de lecture important et un effort d'analyse et de compréhension considérable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture