L'élection présidentielle française de cette année 2007, particulièrement la campagne électorale, a été le fruit d'échanges et de reportages télévisés abondants, de nombreux articles de presse, de sondages quasi-permanents, de créations de sites de campagne et de slogans électoraux, de collages d'affiches électorales en tout genre, de changement d'image de la part de certains candidats… Ainsi, tous ces éléments font référence au concept de « communication politique » qui, pour reprendre la définition assez instrumentale de Jacques Gerstlé, est « l'ensemble des techniques et procédés dont disposent les acteurs politiques, le plus souvent les gouvernants, pour gérer, séduire et circonvenir l'opinion » (le plus souvent les gouvernés). Dominique Wolton, quant à lui, opte pour une définition plus concise de la « communication politique », qui est « l'espace où s'échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité à s'exprimer publiquement sur la politique et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l'opinion publique à travers les sondages ». Néanmoins, nous choisirons la définition instrumentale de Jacques Gerstlé qui nous paraît la plus apte à répondre à notre question de départ: « Quel rôle a eu la « communication politique » durant la campagne électorale à l'élection présidentielle française de 2007 ? ».
L'objectif de ce travail, rentrant dans le cadre d'une analyse d'une question d'actualité, est de montrer que la campagne électorale de l'élection présidentielle française fut un exemple en termes de « nouvelle communication politique ». En d'autres mots, même si on ne s'attardera pas sur la question « les médias font-ils l'élection ? », notre hypothèse est d'indiquer le rôle important, voire même primordial, qu'a joué la « communication politique » pendant la campagne électorale de l'élection présidentielle française. Pour ce faire, nous analyserons les procédés qui ont été les plus utilisés par les candidats à l'élection présidentielle pour communiquer avec leurs « électeurs », à savoir les médias, Internet et l'affichage électoral.
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[...] A titre d'exemple, début avril 2007, la nouvelle affiche électorale de Ségolène Royal fut le fruit d'une nouvelle adaptation et tactique politique interactionnisme stratégique . En effet, cette nouvelle affiche a eu le don de mettre en avant une fois encore la féminité de Ségolène Royal avec le slogan La France Présidente stratégie politique que l'on avait déjà rappelé précédemment[60]. De plus, l'affiche, tout comme le slogan électoral, permit de construire une image de l'homme et de la femme politique : Sarkozy et Bayrou comme les rassembleurs des Français, Jean- Marie Le Pen comme le candidat centriste, Dominique Voynet comme la porte- parole de l'écologie Internet : le nouveau média politique Après une analyse des médias et de l'affichage électoral, il est également important de faire remarquer que cette campagne aux élections présidentielles françaises fut marquée par l'apparition d'un nouveau média : Internet. [...]
[...] De ce fait, nous pouvons affirmer que les médias furent un élément important aussi bien pour les prétendants favoris à la présidence que pour les candidats outsiders à la présidence. En effet, il était intéressant pour des candidats comme Arlette Laguiller, Olivier Besancenot, Philippe de Villiers, François Bayrou et tant d'autres (candidats outsiders) de passer par les canaux médiatiques afin de faire connaître leurs idées et leur conception de la société française, qui étaient à vrai dire encore méconnues avant le début de la campagne électorale et en dehors de leur groupe politique. [...]
[...] (1995), La communication politique : polémique autour d'un concept et d'une pratique Revue de l'Institut de Sociologie, Editions de l'ULB, Bruxelles. COTTERET J-M. (1991), Gouverner c'est paraître Presses Universitaires de France, PUF, Paris. p COULA C., GROUSARD V. (2007), Comment Sarko met la pression ? Nouvel Observateur janvier. [...]
[...] Par conséquent, certaines personnes comme Roland Cayrol ou Jean-Marie Cotteret affirment que la politique-spectacle et de séduction orchestrée par les médias a pris le dessus sur la politique-enjeu, la politique-compétence et la politique- argumentation. Cependant, s'il est vrai que la politique-spectacle fut présente suffit de voir les meetings politiques[52] et la peoplisation du politique- pendant cette campagne présidentielle, on ne peut pas dire que le discours politique des différents candidats fut dénué de tout sens, il était tout simplement vulgarisé En effet, durant une émission politique télévisée ou à la radio, le terrain des idées et des programmes politiques n'était pas pour autant déserté. [...]
[...] Ainsi, fin 2006, une étude conjointe de TNS Media Intelligence et de Médiamétrie, qui mesure l'unité de bruit médiatique faisait déjà remarquer que Nicolas Sarkozy arrivait en tête avec une pression médiatique supérieure de 38% à celle de Ségolène Royal pour toute l'année 2006. Selon le journal Le Monde cela s'expliquait par le fait que sa médiatisation (Ségolène Royal) a été plus progressive et qu'elle a culminé lors des étapes-clés de sa nomination comme candidate du PS. À l'inverse, Nicolas Sarkozy, aidé par ses différentes fonctions, n'a jamais quitté le devant de la scène, que se soit lors de la polémique suscitée par le CPE au printemps, puis par l'affaire Clearstream, sans oublier sa déclaration de candidature officielle à la présidentielle[43] Néanmoins, depuis décembre 2006, Ségolène Royal est arrivée au même stade que Nicolas Sarkozy, si on regarde les chiffres donnés par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) entre le 1er décembre 2006 et le 16 février 2007. [...]
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