« Vous aimez le débat sur la taxe carbone, vous allez aimer celui sur la grippe A » Cette comparaison, utilisée dans un quotidien national, illustre bien l'ampleur du débat qui a eu lieu concernant cette nouvelle grippe A (H1N1) ; ce virus qui provoque tant de discussions se trouve alors comparé au débat qui avait eu lieu sur l'environnement, lors de l'essai de mise en place d'une taxe concernant l'émission de carbone. Ces essais d'argumentation sur la grippe, s'ils ont pu irriter certaines personnes, ne sont pourtant pas nouveaux. Après les dernières crises sanitaires, comme par exemple la canicule de 2003 qui a causé le décès de plusieurs milliers de personnes âgées du fait de problèmes d'installations, ou encore la grippe aviaire, le bruit médiatique a de nouveau eu raison de la rationalité scientifique. Pourtant, si cette sur-médiatisation n'est pas une innovation due à la situation, c'est tout de même la première fois que l'on suit l'évolution d'une grippe d'aussi près, en ayant un point complet sur l'évolution de la pandémie dans chaque média, et ce, quotidiennement. L'OMS proposera même aux internautes de suivre la grippe A en temps réel sur Internet (Google maps) en créant une carte référençant l'apparition de nouveaux cas, une première mondiale dans l'histoire sanitaire.
Face à cet engouement, l'analyse du traitement médiatique autour de cette grippe a semblé être une évidence afin de comprendre certaines contradictions qui sont apparues autour de l'événement. En effet, pendant que les autorités gouvernementales s'efforçaient de rassurer l'opinion publique, les médias et un grand nombre d'experts ont quant à eux contribué à son inquiétude en diffusant un tout autre message plus alarmiste et de ces deux communications opposées est née une importante controverse remettant alors en question non seulement l'action faite par le gouvernement mais aussi sa communication jugée parfois trop confuse. Ainsi, en plus de proposer une analyse sur le discours gouvernemental et les moyens déployés afin d'enrayer la pandémie, cette étude invite également à une analyse autour du discours journalistique et scientifique qui a accompagné cette crise sanitaire. Enfin, elle propose une réflexion autour du principe de précaution et plus généralement sur la communication en temps de crise car la grippe A ne fait que renforcer ce sentiment général qui est qu'il y a des changements à faire au niveau de la gestion de la communication de crise et qu'il faut absolument savoir prendre du recul face à une information médiatique pouvant générer un sentiment de panique général si elle n'est pas interprétée comme il se doit.
Sera présentée, dans un premier temps, la notion de crise sanitaire afin de mieux cerner et comprendre ce concept, ainsi que son étendue. Puis, dans un second temps, nous verrons la manière dont la grippe A (H1N1) a été présentée par le gouvernement, par les experts et par les médias.
Enfin, nous ferons un point sur ce qui n'a pas été fonctionnel dans cette communication de crise et ce qui a entre autre constitué à en faire un échec en termes de gestion. Est-il possible d'informer sans alarmer ? Nous verrons qu'entre surinformation et besoin de transparence, il semble que la frontière n'ait jamais été aussi mince (...)
[...] Le numéro deux de l'organisation doit s'en expliquer aujourd'hui devant le Conseil de l'Europe. MARC PAYET 07h00 Ce matin, le numéro deux de l'Organisation mondiale de la santé le docteur Keiji Fukuda, est auditionné à Strasbourg par la commission santé du Conseil de l'Europe. Les parlementaires européens veulent savoir si l'institution onusienne a subi des pressions de la part de l'industrie pharmaceutique dans sa gestion de la crise de la grippe A pour en exagérer la dangerosité. Ils interrogeront également un porte-parole des fabricants européens des vaccins pour savoir là encore s'ils ont cherché à influencer les experts de l'OMS. [...]
[...] La non adhésion d'une partie du personnel de santé La vaccination du personnel de santé a débuté le 20 octobre 2009. Pourtant, les médecins en particulier et tout le personnel de santé en général, ont été réticents à la vaccination selon un sondage IFOP publié le 21 septembre 2009[45], un médecin sur deux refuse la vaccination des médecins seulement seraient d'accord pour se faire vacciner. Pourtant, ils représentent la catégorie prioritaire pour la vaccination désignée par la Ministre de la Santé. [...]
[...] Doutes sur l'excès des moyens mis en place lors de la grippe AH1N1. Comme il a été dit précédemment, aucun enseignement n'a été tiré du passage de la grippe au Mexique, en Afrique du Sud ou bien en Guadeloupe. Pourtant, Roselyne Bachelot avait déclaré nous suivons avec beaucoup d'attention ce qui se passe dans cet hémisphère parce que ça peut être une préfiguration de ce qui risque d'arriver une fois que nous serons entrés dans l'automne . Ainsi, le Gouvernement décide de lancer une grande campagne de vaccination de masse le 12 novembre dernier. [...]
[...] Cela expliquerait donc la communication gouvernementale alarmiste et les multiples erreurs (comme la commande excessive de vaccin, le manque d'observation de la bénignité du virus à l'étranger ) commises par le gouvernement. Ces erreurs qui paraissaient être trop grossières pour être non intentionnelles. Cela expliquerait également la méfiance de la population et des médecins vis- à-vis du gouvernement. Dors et déjà des réformes ont été recommandées. Dans le cadre d'une discussion à l'Assemblée nationale, qui a eu lieu le 3 mars 2010, des intervenants ont proposé d'encadrer beaucoup plus l'expertise car, à l'heure actuelle, les experts doivent certes faire une déclaration de conflits d'intérêt mais cette déclaration ne fait l'objet d'aucun contrôle et donc n'est pas contraignante. [...]
[...] Article paru dans Le Monde intitulé Avec son vaccin uni dose, la Chine prend de vitesse les laboratoires occidentaux le 10 septembre 2009, page 4. Article de Bienvault Pierre paru dans La Croix, OMS s'interroge sur l'opportunité de lancer le vaccin sur la grippe A le 15 mai Article de Bourdillon Yves intitulé OMS confronté a des dilemmes sur la grippe H1N1 le 19 mai 2009. Article d'Eric Favereau paru dans Libération, intitulé : Le virus de la peur a-t-il contaminé l'OMS le 4 mai 2009, numéro 8705. Article de Véronique Richebois paru dans Les Echos, intitulé Beaucoup de bruit médiatique pour rien ? [...]
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