La transformation de la société démocratique par les médias

Résumé du document

On ne peut plus gouverner aujourd'hui sans les médias, et nos gouvernants tentent par tous les moyens de s'attirer les bonnes grâces des journalistes. Ainsi, certains personnages politiques les solliciteraient en permanence afin d'obtenir un passage dans une émission largement regardée par le public, car désormais on ne conçoit plus de vie politique sans passage dans les médias, l'essentiel pour certains étant d'être vu à la TV.

Extraits

[...] Or, aujourd'hui, ce relai ne fonctionne plus tout à fait de manière satisfaisante. La médiatisation a profondément transformé la vie politique et les règles démocratiques, quant à la sélection du personnel politique, à l'action politique et au discours politique a moins d'objectivité et moins de qualité, ce qui peut influer négativement sur le fonctionnement général du système politique. Dès lors, nous pouvons relever 4 domaines de cette transformation de la société démocratique par les médias: La sélection du personnel politique: les formes contemporaines, modernes de communication politique favorisent les acteurs politiques, qui appartiennent à de grandes formations, et notamment à leurs principaux leaders. [...]

[...] Les médias ont pour effet de raccourcir les échéances. Le temps des médias est trop souvent beaucoup plus court que le temps de l'action politique. Le discours des hommes politiques: ce discours a quand même évolué avec le temps, il ne s'agit plus aujourd'hui de longs monologues durant lesquels un orateur va s'exprimer en véritable tribun. A la place de cette forme traditionnelle de discours politique, on en a de nouvelles, qui prennent la forme de discussion, de débats, qui sont de véritables conversations, qui tournent parfois au pugilat intellectuel. [...]

[...] Ici se pose le problème de la compétence du personnel politique, dans la mesure où parfois leur seul mérite est celui d'être télégénique. Se pose aussi la question du choix qui ne provient plus véritablement des militants ni les citoyens, mais par les médias, en fonction non de leur compétence, mais plutôt en fonction de leur compétence technique, celle de leur capacité à captiver les foules, et à faire de l'audience. C'est pour cette raison que le personnel politique aujourd'hui est entouré de conseillers, de chargés de communication, qui les forment à donner une meilleure image d'eux- mêmes. [...]

[...] La transformation de la société démocratique On ne peut plus gouverner aujourd'hui sans les médias, et nos gouvernants tentent par tous les moyens de s'attirer les bonnes grâces des journalistes. Ainsi, certains personnages politiques les solliciteraient en permanence afin d'obtenir un passage dans une émission largement regardée par le public, car désormais on ne conçoit plus de vie politique sans passage dans les médias, l'essentiel pour certains étant d'être vu à la TV. En outre, gouverner implique de réfléchir et d'élaborer des projets, parfois en secret, mais cela n'est quasiment plus possible sous la pression permanente des médias. [...]

[...] On l'impression d'une compétition permanente entre une légitimité issue des urnes et une légitimité des sondages. Finalement, la médiatisation place les hommes politiques sous une double pression; d'abord ils doivent traiter de problèmes dans l'urgence, leur travail, ou les effets de leur travail sont placés sous silence, et ils sont sous le contrôle des citoyens et des médias, qui remettent en cause assez régulièrement leur légitimité. Dès lors, cette médiatisation va les inciter à rendre leur action spectaculaire, télégénique, afin qu'elle reçoive une plus grande légitimité, mais une légitimité d'ordre médiatique. [...]