La petite édition éprouve des difficultés pour diffuser ses livres et se faire connaître.
Certaines de ces difficultés proviennent des petits éditeurs eux-mêmes mais d'autres intervenants de la chaîne du livre contribuent aussi à cette situation.
Petits éditeurs, micro-éditeurs et auteurs auto-édités se plaignent des problèmes qu'ils rencontrent pour que leurs livres accèdent aux points de vente. Mais s'ils analysaient la situation avant de se lamenter, ils verraient qu'ils sont responsables de ces problèmes de diffusion pour une bonne part.
En premier lieu, il y a lieu de s'interroger sur les livres qui sont proposés aux points de vente. Quand on veut avoir ses titres alignés sur les tables aux côtés des Gallimard, Albin Michel et consorts, la moindre des choses est d'avoir un livre de bonne qualité, à la fois technique et littéraire. Car les petits éditeurs ne doivent pas oublier qu'un libraire a aussi une image de marque à défendre auprès de sa clientèle. Ce professionnel se doit d'offrir à ses clients des livres bien imprimés avec une mise en page agréable. Or dans bien des cas, petits éditeurs, micro-éditeurs et auteurs auto-édités se présentent avec des ouvrages mal imprimés qui comportent une mise en page amateur peu attrayante et une couverture pas très vendeuse. Si on y ajoute des coquilles et une histoire mal écrite, on comprend pourquoi un libraire peut refuser de prendre le livre en question.
Sur le plan littéraire, les petits éditeurs doivent faire aussi attention au contenu de leurs ouvrages. Si au bout de quelques pages, le libraire trouve l'histoire ennuyeuse, il ne va pas promouvoir le livre auprès de sa clientèle dont il connaît les goûts. Là aussi il ne va pas prendre le titre. Conclusion, quand on veut jouer avec les grands, il faut déjà s'en donner les moyens. Au niveau qualité du contenu (l'histoire) et du contenant (le livre), il faut être au niveau des grandes maisons voire davantage.
[...] Pour cela, il suffit de contacter les deux bases professionnelles du livre en France pour connaître leurs modalités d'inscription : Dilicom et Electre. Outre ces deux bases, l'éditeur doit aussi veiller à suivre le référencement de ses articles sur les sites de librairies en ligne comme Amazon, Alapage et le site Internet de la Fnac. L'avantage de ces sites est d'offrir une visibilité à des titres qui sont introuvables en librairie. Mais encore faut-il fournir texte et image de couverture aux sites pour agrémenter les fiches articles. [...]
[...] Vous constaterez qu'une minorité de livres sont posés à plat sur des tables ou sur des présentoirs avec la couverture bien visible. Les autres sont rangés sur des étagères et on ne voit d'eux que la tranche, c'est-à-dire pas grand-chose. Moins consultés que les livres posés sur les tables, les livres alignés sont aussi les moins vendus et par conséquent les premiers à rejoindre la réserve au bout de 90 jours. Placés à plat sur une table, ils auraient sans doute trouvé un public mais le choix du libraire est sans appel. [...]
[...] Il est impossible de promouvoir efficacement un titre en aussi peu de temps. Sur les 200 titres, le commercial va en mettre quelques-uns en avant mais pas tous. Certains ne seront même pas abordés, ou alors le représentant donnera une plaquette avec tous les titres au responsable qui l'étudiera plus tard. Quand un diffuseur accepte un nouvel éditeur, cela se fait au détriment des autres éditeurs qu'il défend : le temps consacré au nouvel arrivant est pris sur celui des anciens. [...]
[...] Cette somme représente souvent une part non négligeable de la trésorerie du petit éditeur. Outre ce dépôt de garantie, le diffuseur- distributeur est rémunéré sur le volume traité envoyé aux points de vente (sur le prix d'un livre, près de 60% paie la commercialisation : le libraire prend entre 33 et 40% en moyenne, le diffuseur-distributeur disposant du reste). Dans le contrat de diffusion-distribution, il est souvent stipulé qu'au-delà d'un seuil de retours, le diffuseur-distributeur recevra une rémunération supplémentaire (une pénalité déguisée en fait). [...]
[...] Le système de l'office est aussi l'une des causes qui empêche la petite édition d'accéder aux points de vente. En acceptant de recevoir d'office les nouveautés des grands éditeurs, les libraires se retrouvent submergés d'ouvrages et par conséquent, ils n'ont pas envie de recevoir de nouveaux livres. L'office constitue un système pervers pour les libraires car sur tous les livres reçus d'office, il y en a une partie qu'ils ne désirent pas mais que par contrat ils sont obligés de réceptionner. [...]
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