La tenue, en octobre 2008, d'Etats Généraux de la Presse, reflète la crise profonde que traverse depuis quelques années le secteur de la presse, ainsi que l'urgence d'une adaptation aux mutations de cette activité. Un constat paradoxal s'impose : l'intérêt pour l'information n'a jamais été aussi fort tandis que la presse sur support papier voit ses lecteurs déserter et ses recettes s'effondrer. Ce n'est donc pas tant l'information qui est crise que le modèle économique des journaux et magazines.
Cette crise, outre certains facteurs conjoncturels, trouve son explication première dans la révolution numérique car celle-ci entraîne une remise en cause profonde : le numérique propulse la presse dans une culture de la gratuité et de l'instantané et transforme donc en profondeur les sources de revenus du secteur. C'est ce cercle vicieux que nous allons analyser.
[...] Ces ajustements à la marge seront-ils suffisants ? Ne faut-il pas aller plus loin ? Ne pourrait-on pas promouvoir les fondations et le mécénat pour la presse ? Enfin, la réussite de certaines institutions, comme le New York Times, prouve qu'une vraie information d'excellente qualité trouve encore un public aujourd'hui. Et si, alors que les Français plébiscitent aujourd'hui l'existence d'une radio publique indépendante et de qualité (il en va de même pour la télévision), une presse publique, elle aussi indépendante, différenciante et de qualité, n'émergeait-elle pas ? [...]
[...] Les journaux papier gratuits ont anticipé ce phénomène : ils combinent gratuité et sélection de l'information. Le succès du groupe Metro International, avec aujourd'hui près de quatre-vingts éditions gratuites à travers le monde, illustre la réussite de ce modèle. La gratuité des journaux sur internet aujourd'hui pas viable économiquement (pour les pure players ou pour les journaux traditionnels). Le modèle en vigueur est donc aujourd'hui celui d'une économie mixte : information élémentaire gratuite et services plus précis et pointus payants. La lecture du journal n'est donc plus la prière du matin (comme le disait Hegel). [...]
[...] Quel avenir pour la presse ? La tenue, en octobre 2008, d'États généraux de la Presse, reflète la crise profonde que traverse depuis quelques années le secteur de la presse, ainsi que l'urgence d'une adaptation aux mutations de cette activité. Un constat paradoxal s'impose : l'intérêt pour l'information n'a jamais été aussi fort tandis que la presse sur support-papier voit ses lecteurs déserter et ses recettes s'effondrer. Ce n'est donc pas tant l'information qui est crise que le modèle économique des journaux et magazines. [...]
[...] en premier lieu Quel financement pour la presse ? Puisqu'elle est moins lue, la presse reçoit moins de recettes publicitaires qui constituaient autrefois sa source première de revenus. La part de la presse dans les investissements publicitaires, tous médias confondus, s'érode année après année. Ce tarissement des sources de revenus engendre donc une paupérisation généralisée du secteur de la presse et du journalisme : paupérisation d'abord des équipes de rédaction des journaux (plans de licenciements nombreux) et de la qualité des réseaux journalistiques (moins de correspondants étrangers) ; appauvrissement ensuite des contenus (moins de 20% des prix de vente leur sont consacrés) ; paupérisation également des journalistes eux-mêmes (et recours de plus en plus systématique au système des pigistes) ; affaiblissement enfin des réseaux de distribution. [...]
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