Sociologie du journalisme, Erik Neveu, métier de journaliste, écriture journalistique, pouvoir du journalisme
Erik Neveu est un sociologue et politologue français. Né en 1952, il est professeur des universités agrégé en science politique et il enseigne actuellement à Sciences Po Rennes où il a été directeur de 2004 à 2009. Il est également directeur-adjoint du CRAPE (CNRS), l'Institut d'études politiques. Il est diplômé d'un DES de droit Public, d'un DES Science Politique, d'un Doctorat d'État en Science Politique (1981) et Agrégé en Science Politique (1982).
Ses recherches ont souvent porté sur les enjeux politiques et sociaux des pratiques culturelles. Il est l'auteur en 2003 d'un petit manuel : Introduction aux Cultural Studies, avec son confrère Armand Mattelart, qui constitue une des références de ce champ de recherche encore largement méconnu en France.
Il a également travaillé sur la sociologie des mouvements sociaux. Son ouvrage présente un intérêt certain dans la mesure où la plupart des ouvrages anglophones ne sont pas traduit.
Il compte dans ces axes de recherches le thème Média, Journalisme et Espace public qui donnera parution à Sociologie du Journalisme, en 2001.
[...] Le deuxième chapitre porte sur la situation actuelle du journalisme. La première remarque consiste à dire qu'il y a une réelle croissance du nombre de journalistes en France dans les années 80-90. Cela s'accompagne d'une augmentation du nombre de journaliste diplômés ainsi que du nombre de femmes. Pourtant, il est constaté que les femmes ont le plus souvent des postes précaires tels que pigistes. Parmi les cinq galaxies du journalisme distingué dans ce chapitre, le premier employeur est la presse spécialisée. [...]
[...] Il y a ici un parti pris sociologique à ne pas envisager le travail de journaliste comme individualiste, comme une profession libérale de l'information. La problématique wébérienne de la rationalisation bureautique est ici utilisée pour étudier la hiérarchie bureaucratique d'une rédaction. Sont analysés ici les rapports tendus au temps, les différences entre le journaliste « debout », de terrain et le journaliste « assis » ainsi que les influences des services extérieurs au métier, mais liés au journal tel que la régie publicitaire, le service juridique ou encore les études d'audience et de marketing. [...]
[...] En effet, il a été dit dans le deuxième chapitre que le journalisme a connu une période de croissance d'effectifs. Pourtant, la crise économique qui met la rentabilité en priorité face à la qualité de l'information inverse cette tendance. De plus Internet brouille l'identité des journalistes. Bernard Poulet écrit un ouvrage intitulé Mort de la presse quotidienne sur lequel ce chapitre s'appuie en partie. L'économiste James Hamilton parle des cinq nouveaux W : Qui est l'intéressé ? Qui est prêt à payer une information ? [...]
[...] Aucune compétence particulière n'était donc requise pour l'exercice de la profession. De plus les journaux français avaient un bord politique clairement défini. Le journaliste politique n'avait pas de contrainte d'objectivité puisqu'il était porteur d'opinions politiques. La professionnalisation du journalisme est tardive et inaboutie. Pour illustrer son propos, l'auteur tente de faire une sociologie du journalisme en reprenant le modèle d'analyse sociologique d'une profession. Le journalisme n'ayant ni formation claire, ni réelles communautés, ni ordre professionnels sanctionnant les comportements, ce modèle d'analyse n'est pas applicable. [...]
[...] D'autre part parce que les premiers producteurs d'analyses sur le journalisme sont les journalistes eux-mêmes et enfin parce que les travaux savants qui existent sur le sujet ne portent que sur des journalistes en exercice, à savoir les grandes figures du journalisme. Le premier chapitre de l'ouvrage remonte aux origines historiques de la profession. Le modèle anglo-américain y est comparé au journalisme à la française. En grande Bretagne et aux USA, faire du journalisme consistait à collecter des faits, être objectifs et répondre aux cinq W (Who ? Where ? When ? [...]
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