« La bataille n'est pas complètement perdue. […] Dans les décisions de la Commission européenne, dans les débats parlementaires, dans les conférences éditoriales de chaque maison d'édition, mais par-dessus tout, dans l'esprit de la population, le combat continue. »
Ainsi s'achevait, sur une note d'optimisme, le précédent ouvrage d'André Schiffrin, intitulé L'édition sans éditeurs – publié à La fabrique éditions en 1999. Cinq années plus tard, riches en changements au sein des groupes éditoriaux, André Schiffrin fait une description sans détour du paysage éditorial français, ébranlé le partage forcé de Vivendi et la vente des éditions du Seuil, sans oublier dans le domaine de la presse, le rachat de la Socpresse par Dassault. L'exception culturelle française et la présence d'éditeurs indépendants avaient laissé présager que le pays ne vivrait pas une situation analogue à celle des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Pourtant, la vente de Vivendi a conduit une globalisation de l'ensemble des médias.
À travers neuf chapitres, André Schiffrin fait de la concentration son cheval de bataille et livre une réflexion sur l'état du livre dans le contexte de la mondialisation.
[...] L'OFM reproche également au Monde de ne pas avoir interrogé d'autres personnes que les responsables de maisons faisant partie du groupe Lagardère et d'avoir cherché d'autres sources de renseignements. On retiendra cette phrase de directeur éditorial de Stock : il y a trop de maisons d'édition Doit-on voir dans cette image lisse et sans taches que nous offre le quotidien de référence français un contrôle de la parole et la censure des idées ? [...]
[...] Ce groupe d'indépendants s'oppose fermement à la fusion préconisée par l'État. André Schiffrin met en doute l'excuse du gouvernement en rappelant que Hachette-Livre est avant tout une entreprise internationale, ayant en sa possession plusieurs maisons étrangères. Mais, ce qui frappe le plus l'auteur, ce sont l'atonie des médias, et l'absence de commentaires de la part des auteurs : tout s'est produit, pour reprendre les termes utilisés dans un article de Livres Hebdo, eux-mêmes cités par Schiffrin, dans un silence assourdissant (p. [...]
[...] Le manque de débats, le conformisme intellectuel (p. 77) français, la réserve à engager un débat ou le refus de publier des livres difficiles : tout cela surprend André Schiffrin qui note, pourtant, l'effort de petites structures éditoriales pour diffuser, en faible quantité, une part des ces ouvrages mis de côté. L'auteur conclut son livre en proposant des alternatives pour essayer d'entraver la situation et faire face à l'étranglement progressif de la liberté de parole et de création : ces suggestions consistent à développer l'investissement public dans les médias, ou à penser que la maison Gallimard, menacée de perdre son indépendance, puisse passer sous la protection d'une 3 fondation à but non lucratif. [...]
[...] délaissant les titres plus difficiles et limitant par conséquent les retours. Dotés de conditions commerciales avantageuses PLV gratuite et annonces dans les catalogues ils engrangent des bénéfices non négligeables, mettent en danger les librairies indépendantes et les grandes chaînes comme la Fnac et Virgin. André Schiffrin brosse, dans les chapitres suivants, la situation en Grande-Bretagne et aux États-Unis comme des exemples à ne pas suivre, tant le processus de concentration a été poussé à son extrême. Dans l'édition et la presse, pour la Grande-Bretagne et dans tous les médias américains édition, presse, radio, télévision, cinéma l'expansion des grands groupes est telle qu'il ne reste plus rien à acheter, si ce n'est qu'ils malmènent les petites maisons rachetées, à coups de licenciements, et de pression sur le service éditorial, dans l'idée d'accroître le taux de rentabilité. [...]
[...] Ainsi s'achevait, sur une note d'optimisme, le précédent ouvrage d'André Schiffrin, intitulé L'édition sans éditeurs publié à La fabrique éditions en 1999. Cinq années plus tard, riches en changements au sein des groupes éditoriaux, André Schiffrin fait une description sans détour du paysage éditorial français, ébranlé le partage forcé de Vivendi et la vente des éditions du Seuil, sans oublier dans le domaine de la presse, le rachat de la Socpresse par Dassault. L'exception culturelle française et la présence d'éditeurs indépendants avaient laissé présager que le pays ne vivrait pas une situation analogue à celle des États-Unis et de la Grande-Bretagne. [...]
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