Toute l'étude menée par Annie Duprat s'articule autour de deux problématiques majeures. Comment se sont développées la critique et l'opinion publique grâce aux caricatures et pamphlets, et comment celles-ci ont débouté et mis à mort deux rois et surtout permis le passage de la monarchie absolue à la création d'une République ? Tout au long de son ouvrage, l'historienne établit une analyse systématique en confrontant ou en mettant en parallèle la multitude de documents qu'elle a sélectionnés. La conclusion de ce livre revient sur le mode de propagation des pièces présentées. Finalement, malgré la puissance de la Monarchie, les contestataires étaient nombreux et leurs différents textes ou caricatures ont eu un poids non négligeable, non seulement dans la désacralisation du pouvoir royal mais aussi dans la création d'une critique de la politique et donc la mise au point d'une opinion publique.
[...] L'époque médiévale fait évoluer cette figure en le classifiant comme bête médiocre Pourtant, c'est également à cette époque que Saint Antoine prend pour fidèle compagnon un . cochon. De même, les expériences et études de médecine s'effectuent sur des porcs, car c'est l'animal le plus proche de l'homme biologiquement parlant. On fête aussi le cochon pour la nourriture qu'il apporte, il est source de vie et de régénération. Enfin, les évangélistes l'associent au Diable, et Louis XVI revêt ainsi ce dernier aspect : cochon méchant, destiné à mourir. Avant d'être identifié comme le roi cochon, Louis XVI a été également représenté en ogre ou tigre royal. [...]
[...] Le bestiaire possède donc des vertus didactiques pour l'analyse des caricatures et de la société. Germain de Bus, écrit entre 1310 et 1320, Le Roman de Fauvel, qui met en scène un cheval à la conquête du pouvoir, et où les symboles sont multiples. Fauvel est en réalité le héros qui symbolise les diverses crises que traverse la France pendant le règne de Philippe IV le Bel. Avant la Renaissance, Dante rédige La Divine Comédie, où sont également présents bêtes, animaux et monstres. [...]
[...] Jusqu'au 14 juillet et la prise de la Bastille, Louis XVI n'est pas mis en cause personnellement. La preuve du respect, bienveillance et [l'] amour que lui porte la population française est notamment mise en, évidence par la caricature Les amis du peuples, preuve par l'addition, œuvre d'Antoine- Louis-François Sergent. En effet, Louis XVI serait la combinaison gagnante entre Louis XII, le père du peuple et Henri IV, le bon Roi XII + IV = XVI Ce calcul parait être une preuve suffisante pour voir en Louis XVI un roi susceptible de pacifier tout un pays et surtout sa population. [...]
[...] D'ailleurs peu après ces 20 et 21 juin 1791, Louis XVI retrouve ses fonctions. Néanmoins, les parutions telles que Ventre Saint-Gris se multiplient, elles visent précisément Louis XVI mais sans jamais motiver précisément leurs ressentiments. Henri III lui était clairement accablé par la Ligue, pour la dispute religieuse mais aussi de succession. La caricature présentée ici ne peut être datée. Le royaliste Boyer de Nîmes décrit le Roi dégradé par son allure bestial, chaque détail est significatif. Par exemple, la bouteille de Vin du Rhin est allégorique des Contre-Révolutionnaires. [...]
[...] Pierre de L'Estoile présente en 1585 une Arche de Noé remise à jour, où chaque personnage est la figure animale des Ligueurs. Cette description fait référence à une grande diversité d'animaux et ne se fait pas trop satirique. Louis XVI, par contre, est clairement ridiculisé et les iconographies où il est zoomorphisé sont humoristiques, mais toutefois les figures sont beaucoup moins recherchées qu'au temps des monstres d'Henri III. Les animaux favoris pour représenter la cour royale de Louis XVI sont ceux de la basse-cour. [...]
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