La radio est le parent pauvre, la marginale, l'oubliée des études historiques portant sur les médias (plus largement sur les moyens de communication). En effet, si la presse écrite ou même la télévision peuvent se targuer d'avoir fait l'objet de nombreuses recherches, l'histoire de la radio reste un domaine où peu osent s'aventurer. C'est dans ce contexte historiographique que l'ouvrage de J-J Cheval fait office de bible (au moins de l'édition la plus récente) pour tout chercheur bien décidé à examiner ce média audio. Comptabilisant 256 pages présentées dans un format de 15cm par 23, ce livre brosse un portrait à traits fins de la radio ; de ses origines à ses perspectives futures en passant par les défis qu'elle a dû relever.
Même si Jean-Jacques Cheval s'inscrit dans l'école de pensée de Tudesq, un des pionniers qui s'est risqué à mettre le nez dans les archives de la radio, d'autres historiens se sont malgré tout fait un nom dans ce domaine d'étude. En effet, la radio est un des sujets de prédilection de Robert Prot dont le Précis d'histoire de la radio et de la télévision publié en 2007 chez l'Harmattan est une de ses nombreuses publications sur le sujet. On pourrait également prendre l'exemple de Cécile Méadel qui dès 1983, a tenté de faire de l'histoire de la radio un domaine de recherche comme les autres par le biais de l'organisation à Paris d'un colloque portant exclusivement sur les sources de la radio et de la télévision. Cette brève historiographie de la radio, bien qu'elle se veuille non exhaustive, ne saurait être viable sans avoir abordé le nom de Christian Brochand et le non moins célèbre titre de son œuvre (décomposée en trois tomes) Histoire générale de la radio et de la télévision en France, publiée par la Documentation Française de 1994 à 2006.
[...] Nous y reviendrons en détail plus bas. Nous avons également voulu réaliser une étude statistique afin d'examiner les sources qui restent, par ailleurs, difficilement quantifiables. Nous sommes alors partis du postulat que les notes infra-paginales demeuraient un échantillon représentatif des matériaux usités. Sans prétention de coller parfaitement à la réalité, il nous est apparu que c'est le moyen le moins mauvais pour exécuter cet examen. Nous avons remarqué que l'auteur s'appuyait sur six grands types de sources (toutes sont des sources écrites, excepté Internet). [...]
[...] Chronologiquement, l'économie des radios a pris toute son importance après 1981 et l'essor des radios privées. La concurrence entre radiodiffusion publique et radios privées (anciennes radios périphériques) est quasiment éclipsée par la rivalité entre radios privées d'envergure nationale entre elles (RMC-RTL), mais aussi avec les toutes nouvelles RLP (radios locales privées). Le monde radiophonique devient alors un véritable marché où les prémices de la mondialisation se font cruellement sentir. En 1997, Jean-Jacques Cheval recensait 1200 opérateurs radiophoniques répartis entre trois secteurs : le public (dont France Inter et plus récemment France Info sont les fers de lance), le privé commercial (où RLP et grands groupes sont confondus) et le privé associatif qui reste en marge des guerres économiques que se livrent ses consoeurs et dont le financement particulier se caractérise par la conjugaison de subventions gouvernementales et de dons de généreux mécènes. [...]
[...] Les radios en France : histoire, état et enjeux L'ouvrage que nous allons présenter s'intitule Les radios en France, histoire, état et enjeux. L'auteur se nomme Jean-Jacques Cheval. Cet ouvrage est paru aux Editions Apogée le 26 septembre 1997 à Rennes, dans la collection Médias et Nouvelles technologies (dirigée par Jacques Guyot et André Vitalis). Jean-Jacques Cheval est actuellement maître de conférences à l'université Michel de Montaigne Bordeaux III. Son brillant parcours d'étudiant est marqué en 1986 par une thèse de Doctorat présentée dans cette même université. [...]
[...] Elles allaient alors un peu plus tard, entreprendre une vague de rationalisation des structures et des émissions, pour tenter de mettre fin à ces problèmes. Allongement de la durée des programmes ou homogénéisation des grilles de programme avec renforcement des rendez-vous fixes sont des exemples de cette tentative d'adoption des règles et des attitudes des radios d'envergure nationale, par les RLP. Le premier, mais quasi- insurmontable obstacle restait, selon JJC, le manque de moyen pour faire comme les grandes Après avoir passé en revue les thématiques phares du livre, il convient de présenter quelques-unes des conclusions les plus originales et novatrices, auxquelles aboutit l'auteur. [...]
[...] RLP, qui par leur rayonnement au sein du livre, endossent le statut de thématique récurrente. Les radios locales, objet d'étude de la thèse universitaire de l'auteur, détiennent une place substantielle à l'intérieur du livre. Elles font d'ailleurs l'objet du chapitre le plus étoffé. Mais, elles existent aussi en tant que véritable fil rouge, et sont souvent présentées comme valeur refuge ou comparative, face aux mutations du monde radiophonique que l'auteur décrit. Jean-Jacques Cheval n'oublie pas de retracer le chemin de ces petites structures, qui trouvant leur origine à travers les radios libres (la toute première basée en France fut Radio Campus à Lille en 1969) allaient voir leurs situations se clarifier avec les lois de 1982 et 1984, qui les renommaient RLP. [...]
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