Dans cet ouvrage, Jacques Gaillard se livre à une analyse fortement détaillée et illustrée d'exemples, du traitement des médias face aux catastrophes.
Par catastrophe, nous entendons les événements tels que les raz-de-marée, les tremblements de terre, les attentats, et autres ; tous ayant pour principale conséquence un nombre impressionnant de victimes, et par conséquent, un nombre encore plus impressionnant de proches en deuil. D'après l'auteur, les médias réussissent à manipuler les spectateurs, et à les mener vers un sentiment de compassion envers ces proches. Le deuil devient alors collectif.
[...] Pour cela, on y met en évidence des cercueils (parfois vides), symbolisant les victimes, et au premier rang, les proches des victimes accablés sur leur sort. Ici aussi, nous remarquons la volonté des médias d'instaurer un deuil collectif. Le chapitre 7 est intitulé Juger l'Absence ? Pour mettre fin à une catastrophe, il faut y rendre un jugement, afin de rendre une justice et de dédommager les proches. Les accusés seront punis, mais nullement choisis au hasard. En cas d'absence du fautif, en général faisant partie des victimes de la catastrophe, la faute est rejetée sur son supérieur hiérarchique, ou même son employeur. [...]
[...] Avec les mots que la science garantit, et au nom de la société. Pour vous restructurer, vous reconstruire, vous consolider. Ces mots de maçon le certifient en premier lieu : vous êtes une ruine. Que l'on visite du reste. On ne sait pas combien ils sont, on ne sait pas qui les a dépêchés en puisant sur quel stock on dira seulement d'eux qu'ils ont l'art de consoler. Le second chapitre est, lui, intitulé L'actualité du deuil et traite de la manière dont les médias nous font part des catastrophes aujourd'hui. [...]
[...] Ce livre m'a fait prendre conscience que notre société était tombée dans une vision spectaculaire de la réalité. Je m'y suis fait prendre plusieurs fois moi-même Aujourd'hui, les médias jouent avec la naïveté des gens et leur présentent la réalité comme s'il s'agissait d'un fait exceptionnel, et de ce fait, on ne se pose pas de question et on encaisse les informations. Je tenais à citer un des passages m'ayant le plus marqué et convaincu : Car le soldat moderne ne tue plus, il sauve : l'armée de terre recrute des secouristes par un clip publicitaire dans lequel on ne voit pas une seule arme. [...]
[...] C'est cette seconde souffrance que les psychologues ont à traiter, et ils sont sur place pour aider le deuil à se faire. La couverture d'un événement catastrophique fait donc entrer le deuil dans le champ et la syntaxe de l'actualité en combattant son caractère privé par les deux attributs de la publicité : la quantité et la qualité. Car, en effet, les médias ne diffusent que les catastrophes en valent la peine'', lorsque le nombre de morts est impressionnant, ou que les dégâts matériels s'estiment à des sommes faramineuses. [...]
[...] traite du rôle des psychologues à proprement parler, et nous indique déjà la position de l'auteur quant à cette rhétorique des catastrophes : Autrement dit, quand les pouvoirs publics vous envoient les psychologues, c'est qu'il n'y a plus rien d'autre à faire. La chapelle ardente est installée, on abandonne les recherches, le troupeau est carbonisé, le microbe introuvable. Les psychologues sont sur place, nous dit Jacques Gaillard, pour manifester aux victimes que la société ne les laisse pas tomber : Déjà, vous êtes au sol, et même plus bas que terre. [...]
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