Dans cet ouvrage, Anne-Marie Gingras analyse le rôle politique des médias privés et publics, des sondages et des technologies médiatiques. Elle déconstruit l'idée qu'il s'agit là de « maillons de la démocratie », les présentant plutôt en partie comme des outils permettant la reproduction du pouvoir.
L'auteure identifie les liens de dépendance entre les médias et les pouvoirs politiques. Elle définit la politique spectacle et explique le code de communication des hommes et des femmes politiques. Elle expose aussi une série de malaises liés à l'insertion des médias dans le système économique : incidences de la propriété sur les contenus, conséquences de la concentration de la presse et enfin marchandisation qui se traduit bien souvent par le mélange des genres entre information et divertissement.
Elle présente aussi une réflexion critique sur les sondages, ces instruments qui passent pour être des consultations populaires entre les élections. Les sondages récoltent ainsi la légitimité associée à la volonté de l'électorat, ce qu'on appelle « opinion publique ».
Enfin, Anne-Marie Gingras fait le point sur les technologies médiatiques qui ont connu une évolution fulgurante depuis quelques années. Après avoir exposé les faits marquants de la naissance et de l'évolution d'Internet, l'auteure explique les types de régulation en place pour les technologies médiatiques (accès aux services, protection de la vie privée, liberté d'expression, droits d'auteur, etc.). Les effets des technologies médiatiques sur les comportements politiques sont aussi étudiés, tout comme le militantisme sur Internet et les blogs politiques.
[...] Tous ces procédés favorisent le rapprochement entre les deux professions. Les codes de communication des personnages politiques Les journalistes accordent la parole aux responsables politiques qui ont tendance à axer leur communication sur des codes usant de procédés rhétoriques qui contreviennent radicalement au modèle de la sphère publique. Les personnages politiques sont fortement critiqués; tout d'abord pour leurs mensonges ; parmi les plus célèbres : l'affaire Watergate, le silence sur le cancer de la prostate de Mitterrand, le rôle de la France dans l'explosion du bateau de Greenpeace ou encore la protection du collaborateur au régime nazi Maurice Papon sous la gouverne de De Gaulle, Giscard et Mitterrand. [...]
[...] Tout d'abord concernant la rationalité elle montre que la vie politique est faite de sentiments, de passions, puisque du côté des dirigeants, il y a une volonté de séduire, de plaire et que du côté de l'électorat, les choix politiques s'appuient évidemment sur les émotions. Par exemple, Jean-Marie Le Pen s'appuie sur la crainte, voire la haine des immigrés. Ainsi, ce sont, selon elle, les émotions et les sentiments les plus profonds qui sont porteurs de sens pour les individus et il y a tout lieu de réfuter l'hypothèse de rationalité des acteurs. Ensuite, elle refuse l'idée d'accessibilité, tant des personnes, c'est-à- dire une certaine égalité des individus entre eux, que des idées, c'est-à- dire l'accessibilité des idées dans les médias. [...]
[...] Médias et démocratie, le grand malentendu. Anne-Marie Gingras Anne-Marie Gingras est professeure titulaire au département de sciences politiques de l'Université de Laval. Dans cet ouvrage, Anne-Marie Gingras analyse le rôle politique des médias privés et publics, des sondages et des technologies médiatiques. Elle déconstruit l'idée qu'il s'agit là de maillons de la démocratie les présentant plutôt en partie comme des outils permettant la reproduction du pouvoir. L'auteure identifie les liens de dépendance entre les médias et les pouvoirs politiques. Elle définit la politique spectacle et explique le code de communication des hommes et des femmes politiques. [...]
[...] Ce sont d'abord les travaux de Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, de l'école de Francfort, selon lesquels l'industrie culturelle joue un rôle déterminant dans la cohésion et le maintien du système capitaliste, les médias devant être considérés comme un ensemble à analyser en tant que tel. Ce sont ensuite les réflexions d'Antonio Gramsci qui permettent à l'auteure de mettre l'accent sur l'hégémonie, processus par lequel un groupe social dominant économiquement peut transformer la domination en leadership culturel, social et politique qui fait l'objet d'un consentement. [...]
[...] Les multiples régulations des technologies médiatiques Anne-Marie Gingras s'intéresse ensuite à la surveillance des NTIC exercés par les États et surtout par les entreprises. À propos de l'État, elle estime que son rôle n'a pas forcément diminué depuis la remise en cause du providentialisme, mais qu'il a changé d'orientation avec la libéralisation et la concurrence des marchés. La protection des intérêts des entreprises se constate aussi dans la façon dont les États abordent prudemment des questions d'intérêt public en pariant, par exemple, sur l'autorégulation du secteur par les acteurs. [...]
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