« La faiblesse financière des entreprises médiatiques contribue au niveau de connaissance insuffisant des journalistes». Dans son œuvre intitulée médias et démocratie, la dérive, Roland Cayrol critique certains éléments médiatiques. Né à Rabat (Maroc) en 1941, ce directeur associé de l'Institut de Sondage CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) TMO évoque entre autres la faiblesse financière des entreprises médiatiques. La question est alors de savoir quelles sont les sources de financement des médias et si R. Cayrol raison ou tort de déplorer leur insuffisance. En effet, la question peut se poser dans la mesure où l'Etat est omniprésent dans ce financement et où ce fait peut engendrer une influence de l'Etat sur les médias.
[...] Le lien entre les missions du service public de l'audiovisuel et son mode de financement n'est plus à démontrer. L'adossement de la redevance audiovisuelle à un impôt local (taxe d'habitation) présente des risques importants pour l'avenir. Préconisée par N. Sarkozy, cette réforme s'affiche comme l'unique moyen d'améliorer et de rendre pérenne le financement de l'audiovisuel public. Les agents de la Redevance multiplient les actions pour faire connaître leurs exigences en termes de service public. I1 faut choisir : une télévision publique financée pour moitié par des recettes commerciales et pour le reste par l'argent de la redevance (ou du budget) est condamnée à maintenir l'ambiguïté des contenus et à perdre sur tous les tableaux : sans parvenir à enrayer la montée en puissance financière des chaînes privées, elle continuera à renoncer à ses vocations spécifiques (informer, éduquer, distraire) pour s'aligner sur les recettes des télévisions commerciales (tunnels de publicité, variétés interchangeables, séries stéréotypées etc.). [...]
[...] Un renforcement du financement devrait permettre aux chaînes publiques d'offrir à leur public une création audiovisuelle inédite et de qualité et d'être à la hauteur de leurs missions de service public, et non de lui faire passer une opinion qui ne serait pas la sienne. B/Le risque de manipulation Le financement des médias dépend de capitaux privés qui peuvent vouloir modifier l'information selon leurs intérêts. La concentration financière peut aussi altérer leur indépendance, même si certains médias (par exemple Le Monde) ont garanti un mode de financement indépendant. Pluralisme des médias ne rime donc pas toujours avec pluralité d'opinions et diversité de l'information. [...]
[...] Ce sont ces deux droits qui fondent la liberté de la presse ; c'est à leur respect que la liberté de la presse doit être mesurée. Ces deux droits ne sont pas seulement compromis quand le pouvoir politique exerce directement sa tutelle sur les médias, mais aussi quand la concentration et la financiarisation des médias (leur subordination à la logique du profit) permet de conjuguer toutes les formes de domination : économique, politique et médiatique. Toutes les formes de censures, visibles et invisibles, des multiplient. Les journalistes, consentants ou rebelles, subissent une profonde dégradation de leurs métiers. Le journalisme est un laboratoire de la précarité. [...]
[...] Les subventions dont bénéficie la télévision : la redevance annuelle de télévision, que nous acquittons, s'est élevée en 1992 à 8,78 milliards de francs. Elle est perçue essentiellement au profit des chaînes de télévision de l'Etat, car les principaux bénéficiaires sont France France 3 et Arte. Intéressons nous au financement du service Public : France Télévisions était sous haute tension (L'Humanité du 04 octobre), la CGT et la CFDT ayant quitté le Conseil d'Administration qui a donc continué sans eux à discuter du budget 2005 qu'ils contestent. [...]
[...] Les investissements publicitaires quant à eux font l'objet de nombreuses critiques. La grande distribution et l'industrie de biens de consommations (denrées, hygiène-beauté, lessives) qui auraient baissé leurs prix sous l'impulsion médiatique de Nicolas Sarkozy, ont dû tellement s'en convaincre qu'ils ont décidé, pour épargner leurs marges astronomiques, de rogner leurs budgets publicitaires. Il y a aussi un financement en péril pour les radios libres : dans un communiqué, la Confédération nationale des radios libres (CNRL), alerte. Les radios indépendantes sont menacées par un sous-financement chronique (le fond de soutien porte mal son non), une pression fiscale des majorations Nos radios sont financées au rabais depuis des années, alors que tout le monde s'accorde à reconnaître qu'elles sont un complément indispensable, à côté du service public et du secteur commercial rappelle la Confédération. [...]
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