Communication politique médias
Des conceptions théoriques contrastées
- Pour illustrer la polysémie de la communication politique, on va en voir 4 conceptions.
- Comprendre comment communication et politique sont liées et consubstantielles
- Etude des propriétés du processus de communication
Quatre conceptions de la communication:
- Conception instrumentale ; vision où la communication politique est constituée par l'ensemble des techniques et procédés dont disposent les acteurs politiques, le plus souvent les gouvernants, pour séduire, gérer et circonvenir l'opinion. Conception technocratique du problème de la communication politique, qui est réductrice.
Charlot, 1970 : il associe communication politique avec marketing politique et considère que la nouvelle communication politique est le produit de 3 techniques : la publicité, les sondages et la télévision.
- Conception oecuménique : la communication comme processus interactif concernant la transmission de l'information entre les acteurs politiques, les médias d'information et le public. Représentation systémique.
Définition de J-M Cotteret, 1973 : « échange d'informations entre gouvernants et gouvernés par des canaux de transmission structurés ou informels »
- Conception compétitive : Jay.G.Blumer (1990) : « c'est une compétition pour influencer et contrôler, grâce aux principaux médias, les perceptions publiques des événements politiques majeurs et des enjeux » (ici, pour la communication lors des campagnes, intéressant de voir cette conception)
- Conception délibérative : communication et politique sont consubstantielles et c'est dans le débat collectif que se trouvent les conditions d'une démocratie élargie.
[...] Il y a 3 classes de candidats : - la classe dominante (candidats qui concourent pour le titre) : Mitterrand (président sortant), Chirac (1er ministre sortant) et R. Barre (ancien 1er ministre) : ils représentent plus de la moitié des unités d'informations électorale. Dans cette classe, le président domine et représente près des de ce corpus examiné. Le moins visible est Barre. Il y a donc une hiérarchie de la visibilité qui reproduit la hiérarchie de leur importance au sein du pouvoir actuel. [...]
[...] Paul Lazarsfeld : considéré comme un des pères fondateurs des sciences de la communication, il a étudié les moyens de communication de masses et leurs effets en situation électorale Publicisation, politisation et polarisation Deux approches principales pour penser la communication politique : - approche qui dissocie communication et politique et donne la priorité à la communication - approche qui insiste sur la consubstantialité de la politique et de la communication La politique sans communication serait impossible. Le tryptique publicisation-politisation-polarisation montre comment communication et politique sont consubstantielles. Le politique implique le social et la communication est un prérequis du lien social. La publicisation d'un problème, c'est le fait que l'on reconnaisse le caractère problématique de la situation existante. [...]
[...] Elle fonctionne comme une preuve de pertinence dans la façon dont les candidats ont déterminé leurs priorités. ( ) En d'autres termes, c'est moins le discours électoral, par lui-même, que sa compatibilité avec l'actualité vue comme authentique qui dicte les considérations prioritaires à utiliser pour faire son choix électoral. Particularité de la campagne de 2007 : elle se n'est pas focalisée sur un enjeu particulier, Gerstlé parle d'un zapping permanent des grands thèmes La prépondérance des facteurs politiques Malgré la modernisation des campagnes électorales avec la médiatisation de la vie politique, il y a des facteurs politiques permanents qui prévalent dans les choix stratégiques Les effets politiques différés des campagnes Le vote n'est pas le seul résultat des campagnes, la campagne a également des effets différés. [...]
[...] C'est le président (ici Mitterrand) qui contrôle le plus d'enjeux de politique publique et cela renforce sa légitimité et la reconnaissance de sa compétence. A l'inverse, Barre reçoit le traitement le plus orienté vers le jeu, la question Qui soutient Barre ? revient comme un leimotiv durant toute la campagne et a une puissance de délégitimation. Effet de cadrage qui discrimine. Globalement : 1. Le traitement télévisé de la campagne est fondé prioritairement sur un cadrage en termes de jeu bien qu'en termes de débat électoral sur les problèmes publics Le traitement de l'actualité lors des campagnes électorales est susceptible de favoriser ou défavoriser les candidats par la visibilité, le cadrage, l'amorçage du jugement qu'il induit Conjonction et disjonction entre communication et information L'avantage procuré à la campagne d'un candidat passe par la conjonction de l'information et de sa propre communication contrôlée : c'est le cas de Mitterrand et Le Pen en 1988, de Chirac et LE Pen en 2002. [...]
[...] La communication de campagne doit donc tenir des effets d'interaction entre les messages stratégiquement calibrés. Les prétendants au pouvoir se conduisent comme des stratèges (leur stratégie consiste à déterminer une offre et à al communiquer du mieux qu'ils peuvent en gérant des flux de communication à travers les médias). Les médias ont également des conduites stratégiques, ils doivent faire face aux contraintes imposées par la réglementation de campagne et à la déontologie (égalité des temps de paroles, impartialité, publication d'informations fiables, etc.), aux contraintes liées à la concurrence, aux pressions des organisations et des pouvoirs politiques, et aux attentes du public. [...]
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