« Le journalisme est une grande catapulte mise en mouvement par de petites haines.» écrivait Honoré de Balzac. En tant que témoin de ces petites haines, l'envoyé spécial est la personne qui fait du journalisme la grande catapulte mentionnée par le célèbre auteur français.
Dans Envoyé Spécial, Michel Jean raconte les coulisses de ce métier. Par la narration de dix récits décrivant ses reportages relatifs à l'actualité internationale, l'auteur vise à nous décrire son expérience d'envoyé spécial. Journaliste envoyé en mission à l'étranger, l'envoyé spécial est la personne que la rédaction d'un média va missionner pour couvrir un évènement particulier. Dès lors, imprégné de ses références culturelles, l'envoyé spécial va relater les faits en fonction de son point de vue. « Michel, crois-tu qu'en allant en Thaïlande on peut arriver à comprendre pourquoi autant de pédophiles d'ici se rendent là-bas pour agresser des enfants ? » (P.246), lui demande-t-on. Par cette question, le chef de Michel Jean résume toute la problématique du livre. Chargé de relater des faits, l'envoyé spécial doit donc comprendre une culture, une société.
Arthur Miller écrivait dans le London Observer, en 1961, « un bon journal, c'est une nation qui se parle à elle-même ». Nous verrons en quoi, par son point de vue nouveau, l'envoyé spécial fait parler sa nation et dans quelle mesure Michel Jean dresse, dans Envoyé Spécial, un subtil portrait du métier.
I. Un panorama complet du fonctionnement du métier de journaliste international...
A. Le job avant tout ? La préparation
Michel Jean est à un repas de famille, le téléphone sonne, c'est son patron. Un accident vient de survenir aux Eboulements. Michel Jean s'excuse alors auprès de sa famille, prend ses affaires et quitte les lieux. Cette anecdote (chapitre 1), n'a pas été placée si rapidement dans le livre par hasard. En effet, elle permet d'emblée de planter le décor : le journalisme est un métier qui implique une attention toute particulière. Régulé par le fil de l'actualité, le journaliste n'a pas d'horaires et doit être prêt à couvrir un évènement à tout moment (...)
[...] Dans Envoyé Spécial, Michel Jean raconte les coulisses de ce métier. Par la narration de dix récits décrivant ses reportages relatifs à l'actualité internationale, l'auteur vise à nous décrire son expérience d'envoyé spécial. Journaliste envoyé en mission à l'étranger, l'envoyé spécial est la personne que la rédaction d'un média va missionner pour couvrir un évènement particulier. Dès lors, imprégné de ses références culturelles, l'envoyé spécial va relater les faits en fonction de son point de vue. Michel, crois-tu qu'en allant en Thaïlande on peut arriver à comprendre pourquoi autant de pédophiles d'ici se rendent là-bas pour agresser des enfants ? [...]
[...] De même pour les attentats du 11/09, Michel Jean doit intervenir en direct alors qu'il est seulement sur la route, qu'il n'a rien vu des évènements. En d'autres termes, il n'en sait pas plus qu'un citoyen lambda mais, pour tenir l'antenne, il doit raconter ce qu'il fait. B. Elle nécessite de hiérarchiser l'information Par ailleurs, le livre nous apprend comment va être hiérarchisée l'information. Qu'est-ce qui détermine l'importance d'une nouvelle ? Qu'est-ce qui incite une télévision à investir des dizaines de milliers de dollars dans une couverture plutôt qu'une autre ? [...]
[...] Pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste affirmait non sans ironie Bernard Tapie C'est cette idée que l'on retrouve lorsque Michel Jean parvient à obtenir une entrevue avec Aristide après qu'il ait vu un reportage particulièrement dur à l'encontre des hôpitaux du pays. Lors de l'entrevue (p.105), Michel Jean a l'impression d'être face à un homme doux, sympathique, et pourtant, les faits son bien là (p.105). III . Et met en lumière les enjeux et les implications de l'exercice d'un tel métier A. La fréquente confrontation au danger Michel Jean décrit subtilement les états d'âme auxquels il est confronté lorsqu'il se trouve face au danger. [...]
[...] La balance entre la prudence et l'excitation d'un reportage dangereux penche donc généralement vers la seconde solution comme lors de la rumeur du départ d'Aristide (p.130). B. Une lourde responsabilité à assumer En plus de la confrontation au danger, la pratique du métier d'envoyé spécial implique une autre responsabilité à assumer. Le journalisme tel que le pratique l'auteur implique d'être directement au contact des téléspectateurs. Michel Jean est en effet, en cas de catastrophe, le premier annonciateur de nouvelles. Lors de l'incident des Eboulements par exemple, il est le premier à annoncer les nouvelles en direct. [...]
[...] En d'autres termes, le malheur des gens permet au journaliste d'exercer son métier et d'en faire des sujets importants. Le livre insiste particulièrement sur un des critères énoncés par Grans, celui de la proximité. Cette idée se retrouve lorsque Michel Jean raconte son voyage au Liban pour couvrir la mort de sept Canadiens, la famille El-Khras résidents de Montréal et de retour dans leur pays d'origine pour les vacances. En touchant une famille montréalaise, le conflit libanais prend un visage québécois, d'où la couverture de l'évènement (p.179). [...]
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