Ce papier étudiera le livre Le contrôle de la Parole d´André Schiffrin, publié en 2005, dans sa version française par La Fabrique, maison d´édition fondée par Eric Hazan. Schiffrin est un éditeur français qui a dirigé pendant vingt ans la prestigieuse maison d´édition américaine Pantheon Books. Depuis 1991 il dirige la maison d´édition indépendante à but non lucratif The New Press.
Son livre met en lumière l´état inquiétant de l´édition contemporaine. Il parle également des médias en général et utilise surtout les exemples de la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne. Il observe que l´édition et les médias sont la proie d´un même phénomène : la concentration grandissante dans des grandes entreprises multinationales. En effet le capitalisme d´aujourd´hui veut que, pour survivre, les entreprises soient dans la nécessité de grandir constamment. Cela est obtenu grâce à des acquisitions incessantes. Dans le domaine de l´édition et des médias cette situation est pour le moins peu souhaitable. Outre la diminution du choix dû à l´uniformisation des produits (on ne produit plus ce qui ne se vend pas bien) la liberté d'expression et la qualité de la production culturelle sont en grand danger.
[...] Les maisons d´édition financent traditionnellement les livres peu commerciaux mais importants (du pont de vue qualitatif) avec l´argent que ses livres plus commerciaux leur rapportent. Mais selon Hervé de la Martinière "chaque livre [doit] être une source de profit. Il (souligne) qu´il (peut) être ainsi pour des tirages de 2 à 3000 exemplaires." (p.28) Cette vision des choses laisse peu d´espoir à tous les auteurs dont les livres ont des ventes inférieures. Ces livres ne seraient plus publiés. Et l´on sait bien que la qualité du livre ne se mesure pas par ses ventes. Du côté de la presse la situation n´est guère meilleure. [...]
[...] André Schiffrin, Le contrôle de la Parole Ce papier étudiera le livre Le contrôle de la Parole d´André Schiffrin, publié en 2005, dans sa version française par La Fabrique, maison d´édition fondée par Eric Hazan. Schiffrin est un éditeur français qui a dirigé pendant vingt ans la prestigieuse maison d´édition américaine Pantheon Books. Depuis 1991 il dirige la maison d´édition indépendante à but non lucratif The New Press. Son livre met en lumière l´état inquiétant de l´édition contemporaine. Il parle également des médias en général et utilise surtout les exemples de la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne. [...]
[...] Il est enfin nocif pour le lecteur qui se trouve devant une marée d´ouvrage de pauvre qualité. La concentration dans l´édition fait partie, comme on a pu le voir, d´un mouvement plus ample. C'est-à-dire que toutes les industries culturelles sont touchées par ce phénomène. Ce qui entraîne des situations peu désirables. Un bon exemple est celui de la décision prise, aux États-Unis, par plusieurs stations de country music appartenant à la compagnie Clear Channel Communications d´arrêter la diffusion des chansons des Dixie Chicks car elles avaient ténu des propos défavorables au président américain. [...]
[...] L´objectif est de maximiser les profits. L´inconvénient est "la perte d´indépendance, ( . ) l´abandon de la couverture locale et du rôle traditionnel des médias." (p.63) Une étude américaine portant sur quarante-cinq stations dans six villes a montré que sur 7560 heures de diffusion seulement 13 étaient consacrés aux affaires publiques locales. La situation aux États-Unis est déplorable. Cette concentration et le fait que ce soient des multinationales qui contrôlent les industries culturelles peuvent amener à des situations désastreuses. L´absence totale d´opposition et le soutien inconditionnel de la presse à George Bush pendant les deux premières années après le 11- septembre nous fournissent un exemple. [...]
[...] En France l´État est engagé dans nombre d´entreprises. Ne serait-il pas possible d´imaginer une structure publique qui investirait des fonds pour le lancement (start-up funds) de médias indépendants? Ceux-ci pourraient prendre la forme de sociétés à but non lucratif ou à bénéfice limité, ce qui serait sans nul doute réaliste s´agissant de l´édition de livres et de presse." (p.87) Schiffrin affirme que "la nature des circuits de distribution est ( . ) de première importance pour la survie des médias".(p.90) Il faut se rendre compte qu´il n´est pas nécessairement logique que les grandes multinationales soient en possession des médias. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture