Le génocide au Rwanda fut le troisième et dernier génocide du XXe siècle. Son caractère bref, à savoir qu'il n'a duré que 100 jours, n'empêche pas qu'il soit toujours une source de discordes sur la scène internationale 12 années plus tard.
Ainsi, notre travail cherche à analyser le traitement médiatique des divergences opposant actuellement la France et le Rwanda avec la montée des tensions suite aux accusations du juge Bruguière le 17 novembre 2006 à l'encontre de hautes personnalités rwandaises dont le président Paul Kagamé. Une semaine après ces mises en cause, la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays est décidée le 24 novembre 2006 par le gouvernement rwandais.
Le point de départ du génocide est considéré comme étant le 6 avril 1994 lorsque l'avion du président rwandais de l'époque, Juvénal Habyarimana, accompagné du président burundais et de militaires français, est victime d'un attentat. Suite à la mort du président et de son premier ministre, Agathe Uwilingiyimana, un gouvernement intérimaire sous le joug de (prénom) Bagosora est constitué. Les combats entre le Front Patriotique Rwandais (Front Patriotique Rwandais au pouvoir, composé de Tutsis exilés), les FAR (Forces Armées Rwandaises) et les milices Interahamwe (milices du Hutu Power, mouvement extrémiste Hutu) vont alors faire rage pendant deux mois et demi. Néanmoins, la communauté internationale a du mal à intervenir.
Le génocide prend fin le 4 juillet 1994, avec la prise de Kigali par le FPR, la capitale. Le bilan humain du génocide, alourdi par une crise humanitaire due entre autres au choléra, est d'environ 850 000 morts, soit 11% de la population totale rwandaise.
[...] Ensuite, tout un vocabulaire autour du secret est développé. Ainsi, on parle de dépositions [ ] sous pseudonyme de huis clos et de loi du silence L'un des titres d'un article contient même le mot Omerta Ce mot est défini comme étant la loi du silence dans les milieux proches de la maffia selon le dictionnaire Le Petit Robert[7]. Donc les manœuvres de l'Etat français sont perçues comme étant mafieuses, terme lui aussi lié au registre du secret puisque la maffia est définie comme étant une association secrète servant les intérêts privés par des moyens plus ou moins licites toujours selon le même dictionnaire. [...]
[...] Désinformations et manipulations sur le génocide rwandais, Paris, L'Esprit frappeur pages SMITH Stephen, Négrologie : Pourquoi l'Afrique meurt Paris, Calmann- Lévy pages DUPAQUIER J-François & KABANDA Marcel & NGARAMBE Joseph, Rwanda : les médias du génocide, Paris, édition Karthala pages CHARAUDEAU, et al. (dir.), La télévision et la guerre : déformation ou construction de la réalité ? [...]
[...] Ainsi, lors du génocide au Rwanda, l'Humanité fut l'un des rares journaux de la presse nationale à critiquer le rôle français, ne se cachant pas derrière la désinformation pour préserver l'intérêt national selon Jean-Paul Gouteux[1]. Cette attitude répond aux valeurs du journal comme l'atteste la première une du quotidien en 1904, qui milite pour la paix et l'indépendance face aux groupes d'intérêts. Le second journal sélectionné est The New Times, journal rwandais officiel, qui traduit donc l'opinion du gouvernement en place. Il nous semble intéressant d'analyser le discours de l'autre principal acteur concerné avec la France dans cette crise. [...]
[...] Ainsi, tout se passe dans le compte rendu d'un conflit [qui peut ici être considéré comme étant l'article] comme s'il était insupportable pour l'entendement général que, dans une telle situation, il n'y ait pas un grand méchant loup qui n'en soit la cause et l'origine Le Rwanda est en opposition présenté comme la figure de la victime injuste mais qui sera victorieuse par son comportement valeureux. Cette vision manichéenne poussée se remarque ainsi dans le titre des articles choisis. Tous ont pour sujet la France, qui est la cible des accusations, à savoir qu'elle est dépeinte comme étant la responsable du génocide, et d'attaque politique. [...]
[...] En outre, l'auteur nous suggère de dégager la France des accusations sur son intervention durant le génocide. C'est ainsi qu'il précise bien qu'elle répond à des motifs humanitaires et que mandatée par le conseil de sécurité de l'ONU, la France avec l'opération Turquoise [devait] contribuer de manière impartiale à la sécurité et à la protection des personnes déplacées, des réfugiés et des civils en danger Cette citation, dans un registre plutôt sentimental, vient renforcer l'idée que l'action de la France a tout d'abord été légitimée par l'ONU, puisqu'elle n'a fait qu'aider des personnes en détresse durant le déroulement du génocide. [...]
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