Le 24 Octobre 2004, Bruno Noyé, un homme de 43 ans a kidnappé, à Jard-sur-Mer (Vendée) une jeune fille de 16 ans, Aurélie, qui avait rompu avec lui quelques semaines auparavant. A la vue des gendarmes qui le traquaient depuis le matin, l'homme a tué sa victime d'un coup de fusil avant de mettre fin à ses jours. La veille, ce dernier avait déjà violé une apprentie boulangère de 19 ans à Dieppe avant de prendre la route pour la Vendée.
A la suite de ce drame, tous les journaux aussi bien locaux que nationaux, se sont emparés de ce fait d'actualité. Ainsi, cet évènement tragique pris une ampleur considérable. C'est pourquoi une question peut se poser : Pour quelles raisons et par quels procédés l'affaire “Aurélie” a-t-elle pu être médiatisée ?
Afin d'analyser les différents articles sélectionnés, nous avons décidé d'associer deux méthodes : l'analyse lexicale et celle de contenu. En effet, ces dernières se montrent complémentaires et s'enrichissent mutuellement. L'analyse lexicale consiste à étudier le langage à travers la rédaction même de l'article (mots, thèmes, expressions). L'analyse de contenu, quant-à-elle, est une méthode objective afin d'observer les impacts que l'article traité peut avoir créé sur la société.
Pour illustrer cet évènement, nous avons choisi différents articles, de presse locale et nationale. Ainsi, nous désirions étudier la manière dont ces journaux traitent les faits divers tout en comparant leur façon de faire. De plus, nous souhaitions savoir laquelle de ces deux presses se montrait la plus objective face à ce sujet. Enfin, nous cherchions à savoir quelles pouvaient être les priorités journalistiques de ces presses quotidiennes.
[...] Ces informations participent donc à la surmédiatisation d'un événement. Ainsi dans l'affaire , les éléments correspondant aux remarques à l'intention du pouvoir politique, aux circonstances de la tragédie et aux supplices vécus par cette adolescente, sont rassemblés dans chaque article, sans distinction entre Presse Quotidienne Régionale et Presse Quotidienne Nationale. Tous ces critères sont donc de la matière pour la presse afin de transformer l'information sous forme de mise en scène. Après relecture des différents articles de presse, nous avons relevé certaines incohérences dans le contenu médiatique. [...]
[...] L'accent est mis sur le moment au cours duquel Bruno Noyé et Aurélie se trouvent dans la rue, lorsqu'il était encore temps d'éviter ce drame si quelqu'un était intervenu. On donne la parole à une dame d'un certain âge qui témoigne de l'annonce du meurtre, comme si l'événement pouvait être relativisé, sûrement afin de faire réagir les lecteurs Le Figaro Ce papier classé sous la rubrique “assassinat est basé essentiellement sur Bruno Noyé. Le titre le prouve : sinistre passé du meurtrier d'Aurélie”. [...]
[...] Cependant, on constate que l'information diffère parfois selon des journaux datés du même jour. Les informations principales sont toutefois transmises jusqu'à être répétées. Tout au long de notre analyse, nous comprenons que la tournure qu'a pris cet évènement a provoqué son importante médiatisation. En effet, différents facteurs poussent à ce phénomène. Tout d'abord, l'histoire en elle-même est considérée comme choquante, d'où sa notoriété. De plus, la famille intervenant à de multiples reprises dans les journaux, accentue cette médiatisation. En ce qui concerne les procédés des journalistes, nous constatons que tout est réfléchi afin de susciter un engouement général des lecteurs. [...]
[...] Les proches d'Aurélie semblent prendre tour à tour le relais de la transmission d'informations à la presse. On voit intervenir sa mère, ses grands-parents, ses amis, les propriétaires du club hippique où Aurélie et Bruno Noyé étaient passés, des voisins Mais ce sont tout de même les grands-parents de la jeune fille qui interviennent le plus dans les différents quotidiens. Le journaliste a donc de la matière pour son article et cela permet aux quotidiens nationaux, comme Le Monde ou Le Figaro, de s'intéresser au sujet, tout comme les journaux télévisés. [...]
[...] De plus, cette importante médiatisation peut être due à l'aspect choquant de l'évènement. On peut supposer que dans une société prônant la tolérance et la différence, une relation entre deux personnes de vingt-sept ans d'écart choque encore les mœurs. Si ce n'est pas prononcé ouvertement, Bruno Noyé est presque qualifié de pédophile par le journal Le Figaro, qui explique qu'il affichait ouvertement son goût pour les “très jeunes filles”. Le directeur du centre équestre où il a travaillé en août explique d'ailleurs dans Le Figaro a très vite senti que leur relation n'était pas claire”. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture