Le projet de construction d'un barrage sur la Loire dans la commune de Chadron, à quelques kilomètres du Puy-en-Velay, va susciter des années 1980 au début des années 1990 une opposition qui dépasse le simple cadre d'une lutte écologiste.
Le barrage dit « Serre-de-la-Fare », du nom du site sur lequel il devait être construit, est l'un des éléments d'un ambitieux programme d'aménagement de la Loire et de ses affluents. Son édification est préconisée dans de nombreux rapports par des organismes comme l'ANECLA en 1957 ou le Comité de Bassin Loire-Bretagne en 1973.
Mais c'est en 1980 que la mise en place du projet va s'accélérer et Serre-de-la-Fare être placée en tête du programme d'aménagement qui prévoyait quatre autres barrages. En effet, le 21 septembre 1980, une crue de la Loire atteint de manière dramatique la commune de Brives-Charensac, faisant huit morts et 430 millions de francs de dégâts. Dès lors, le barrage de Serre-de-la-Fare, initialement prévu pour le soutien des étiages en amont du fleuve, va être présenté comme un ouvrage dont la fonction principale est l'écrêtement des crues et la protection des populations. Le 13 janvier 1984 est créé à Orléans l'EPALA, qui est un syndicat mixte chargé de la concrétisation du programme d'aménagement du fleuve et présidé par le maire de Tours Jean Royer. Le travail entrepris par ce dernier va aboutir le 20 janvier 1986 à la signature d'un protocole d'accord avec l'État prévoyant la construction sur dix ans de multiples ouvrages sur la Loire ou ses affluents, parmi lesquels cinq barrages. Les travaux de Serre-de-la-Fare doivent commencer en 1988.
[...] Mais très tôt, dès le 6 mars, la rédaction du journal annonce son parti pris. En effet elle publie le texte d'une pétition contre le barrage en ajoutant : NDLR. : [ ] nous signons des deux mains De plus, elle encourage dans certains articles les lecteurs à s'exprimer, dans les colonnes du journal ou auprès du commissaire enquêteur, et choisit de publier les tribunes libres de manière à représenter l'opinion générale qui se dégage, c'est à dire une forte opposition au barrage et très peu de défenseurs du projet. [...]
[...] L'Éveil va publier huit articles de ce genre en leur donnant une place assez importante puisqu'ils prendront la plupart du temps les trois quarts d'une page soit du journal. Cette large place donnée à un exposé objectif des conséquences de la construction du barrage montre la volonté de la rédaction du journal de faire en sorte que les lecteurs aient toutes les clés en main pour pouvoir donner leur avis. Cela traduit aussi le souhait de lancer le débat et de placer le journal comme un cadre propice à celui-ci L'Éveil de la Haute-Loire mars La deuxième information intéressante que nous donne ce tableau est l'importance numérique des tribunes libres, des courriers et des communiqués publiés dans le journal. [...]
[...] Cette année-là est aussi marquée par l'enquête d'utilité publique, préalable à la déclaration d'utilité publique (D.U.P.) permettant les expropriations, qui va être l'occasion pour les opposants au barrage de s'exprimer massivement sur le projet. L'enquête publique a lieu du 1er mars au 15 avril 1988 dans plus de cent mairies des communes riveraines ou proches de la Loire, où est mis à disposition des habitants un volumineux dossier de près de deux kilos, l'étude d'impact Cette phase, qui ANECLA : Association Nationale pour l'Étude de la Communauté de la Loire et de ses Affluents. [...]
[...] Les travaux de Serre-de-la-Fare doivent commencer en 1988. En parallèle, la contestation s'organise avec la création le 14 juin 1986 du Comité LoireVivante réunissant de nombreuses associations de protection de la nature. Mais la mobilisation reste au départ très faible et la population ne prend pas immédiatement conscience de l'importance du projet et de ses conséquences. C'est en 1988 que l'opposition au barrage va véritablement prendre forme au Puy-en-Velay avec la création du Comité local SOS Loire-Vivante le 19 février. [...]
[...] Le barrage dit Serre-de-la-Fare du nom du site sur lequel il devait être construit, est l'un des éléments d'un ambitieux programme d'aménagement de la Loire et de ses affluents. Son édification est préconisée dans de nombreux rapports par des organismes comme l'ANECLA 1 en 1957 ou le Comité de Bassin Loire-Bretagne en 1973. Mais c'est en 1980 que la mise en place du projet va s'accélérer et Serre-de-la-Fare être placé en tête du programme d'aménagement qui prévoyait quatre autres barrages. [...]
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