Les médias sont présents depuis 200 ans en Afrique. Leur diffusion était cependant très restreinte, destinée à une élite majoritairement coloniale pour qui il existait quelques journaux et réseaux de diffusion de radio. La radio était en effet implantée dans le but de faciliter la communication des autorités à travers des pays où les routes étaient inexistantes. Cette communication médiatique permettait également d'asseoir la présence coloniale sur un territoire détaché.
C'est à partir des années 1990 que l'Afrique a connu un réel boum médiatique : radios, journaux et chaînes de télévision ont alors fleuri sur tout le continent. Cette consécration des médias en Afrique, presque vingt ans après, ne semble pourtant qu'à ses balbutiements. Le développement médiatique en Afrique subsaharienne s'inscrit entre rupture et continuité. La rupture se trouve justement dans l'abondance soudaine d'informations accessibles au public, notamment sur les sujets politiques, qui restaient auparavant l'apanage d'une classe restreinte et étaient souvent détournés par les autorités en place. La continuité des médias africains se situe essentiellement au niveau de la radio. Ce média se pose en effet comme le successeur d'une tradition orale vieille de plusieurs siècles : c'est le média le plus développé en Afrique.
Il n'existe cependant pas une grande uniformité des médias présents en Afrique. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Les langues représentent le facteur majeur de diversité médiatique : tous les individus ne parlent pas la langue officielle du pays et de plus en plus de radios émergent en
diffusant dans un dialecte local. Excepté quelques grands tirages, chaînes ou radios internationales, les médias africains n'ont pas le même rayon diffusion que les médias occidentaux, s'adaptant ainsi à chaque région.
Comment s'organisent les médias en Afrique subsaharienne ? Quel est leur rôle ? Peuvent-ils être considérés comme un facteur de démocratie ou au contraire sont-ils des instruments au service des dérives ? Les médias semblent effectivement avoir apporté des avancées sur le continent. Il serait
cependant prétentieux de dire que les médias ont apporté le développement. En nous attachant à l'organisation des médias en Afrique subsaharienne, nous pourrons analyser leurs répercussions positives, tout en définissant leurs limites.
[...] Le développement même si réellement en marche en Afrique subsaharienne semble donc stagner à l'heure où les tensions ressurgissent dans beaucoup de pays. Le contrôle des médias pourrait s'avérer être désormais un enjeu essentiel dans tous les conflits. C'est la raison pour laquelle la communauté internationale doit renforcer son soutien au développement d'institutions médiatiques et de médias indépendants et efficaces pour assurer une pérennité de la démocratie. Il serait par ailleurs judicieux que les médias occidentaux développent davantage de partenariats avec des médias africains afin de mieux relayer et valoriser l'information africaine en occident, trop souvent délaissée au profit de faits divers nationaux, poussant un peu plus le continent en marge. [...]
[...] Ce genre de règles sont justement faites pour limiter la liberté d'expression des journalistes qui dérangent souvent les autorités Cf. Annexe 2 La Liberté de la presse dans le monde en 2008 La liberté d'expression et d'information se heurte par ailleurs à un autre obstacle: la transparence des juges. Lorsqu'un journaliste doit être jugé pour ses propos (les chefs d'inculpation sont généralement étonnants voire absurdes), il se retrouve souvent confronté à des juges partisans du régime. En d'autres termes, la dépendance du système judiciaire au gouvernement n'assure absolument pas des jugements impartiaux et pousse donc la majorité des journalistes jugés sous les verrous. [...]
[...] C'est à partir des années 1990 que l'Afrique a connu un réel boum médiatique: radios, journaux et chaînes de télévision ont alors fleuri sur tout le continent. Cette consécration des médias en Afrique, presque vingt ans après, ne semble pourtant qu'à ses balbutiements. Le développement médiatique en Afrique subsaharienne s'inscrit entre rupture et continuité. La rupture, se trouve justement dans l'abondance soudaine d'informations accessibles au public, notamment sur les sujets politiques, qui restaient auparavant l'apanage d'une classe restreinte et étaient souvent détournées par les autorités en place. La continuité des médias africains se situe essentiellement au niveau de la radio. [...]
[...] La liberté de la presse est souvent remise en question et les médias font encore l'objet d'instrumentalisations politiques. Parallèlement le développement médiatique semble accroitre les paradoxes sociaux. Limites de la liberté de la presse Même si elle a connu de nombreuses avancées depuis 1991, la liberté de la presse n'est pas encore au rendez-vous dans la majorité des pays africains. C'est affaire courante que de voir des journalistes écroués, des journaux fermés ou suspendus ou encore des morts accidentelles plus que suspectes. [...]
[...] La télévision L'utilisation de la télévision est relativement récente dans la majorité des pays d'Afrique subsaharienne (l'Afrique du Sud étant un cas particulier), elle est par exemple arrivée en 1985 au Cameroun4. Une fois de plus, la télévision n'est pas très développée sur le continent. Un poste représente un investissement que la grande majorité des familles ne peuvent se permettre. De l'autre côté, les studios de télévision ont un coût élevé et nécessitent une formation appropriée. La télévision reste ainsi un média sous-représenté. Longtemps seul apanage des pouvoirs en place, la télévision avait un rôle propagandiste puisque les seules chaînes étaient étatiques. [...]
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