Rôle d'internet, révolution tunisienne, Al Jazeera, Ben Ali, censure de la presse, révolution de 2011, liberté de la presse, Facebook, réseaux sociaux, prisonniers d'opinion, indépendance des médias
Le cas de la censure sous le régime de Ben Ali doit être ici évoqué afin de comprendre la situation médiatique qui entoure la révolution, ainsi que la place d'internet dans celle-ci. En effet, le cas tunisien est particulier : avant la révolution de 2011, la Tunisie se situait dans les plus mauvais élèves en matière de liberté de pensée et de presse (Reporters sans frontières, 2008), et ce, malgré les accords internationaux signés par la Tunisie qui imposaient cette liberté fondamentale. Le régime de Ben Ali emploie de puissants instruments et contrôle qui se sont, au fil de son régime, renforcés et cela est régulièrement dénoncé par la Ligue des droits de l'homme (Schaller & Karcher, 2005). Tout d'abord, une autorisation est nécessaire pour toute diffusion d'un ouvrage imprimé, ce qui crée, a fortiori, une presse dite propagandiste, car ne représentant que les intérêts du pouvoir : sans quoi, il y a peu d'espoir de paraître, et ce, même lorsqu'il s'agit de papiers sans portée politique.
En outre, la presse étrangère n'échappe pas à ce contrôle : seule une partie de celle-ci est autorisée à travers les frontières (Reporters sans frontières, 2005). Il en est de même pour les livres, bien entendu, mais aussi les films, les CD, etc. Un même système d'autorisation existe pour la radio également, sans oublier les transmissions télévisées : du côté des chaînes nationales, elles se situent également sous le joug du régime et sont la cible de censure lorsque le contenu dévie vers un sujet politique, et du côté des chaînes extérieures, comme la célèbre Al Jazeera (chaîne satellitaire connue pour sa relation tendue avec les USA notamment), une censure par blocage existe également (Reporters sans frontières, 2005).
[...] Lecomte Romain, souligne quant à lui le rôle important des téléphones portables (2011, p. 5). Guy Birenbaum relativise et précise que la question de savoir s'il s'agit d'une révolution 2.0 est révolution passe par le web, mais elle n'a rien de virtuel [ Concernant l'affaire Wikileaks que nous avons évoquée, certains, dont Lecomte, opposent notamment que l'impact de cette affaire a été largement exagéré, et qu'en réalité, beaucoup de Tunisiens n'ont pas eu l'opportunité de lire les documents en fuite, ou n'ont pas reçu cela comme une véritable nouvelle (Lecomte, p. [...]
[...] Une déclaration remplace le système d'autorisation en ce qui concerne les ouvrages imprimés. Concernant la télévision, un décret-loi est créé pour promouvoir le pluralisme de la communication audiovisuelle, sous la charge de la HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle) (Gobe p.7). Pourtant, la situation réelle est, selon certains, en contradiction avec cet idéal de liberté que l'on attribue à la révolution tunisienne et le désenchantement semble être de mise dans la société tunisienne, à mesure que le temps éloigne les promesses de la révolution de 2010-2011 (Ben Yahmed p. [...]
[...] Cette situation nous permet d'appréhender des problèmes tunisiens, mais aussi mondiaux face à cette question de liberté. Liberté de presse, d'information, d'expression Mais jusqu'à quel point ? Bibliographie Abrougui A. (2011), « Tunisie : La censure d'Internet est de article sur Global Voices, URL : https://fr.globalvoices.org/2011/05/18/68507/. Barlow J. P. (1996), Declaration of the Independence of Cyberspace', The Electronic Frontier Foundation, URL: https://www.eff.org/cyberspace- independence. Béchir Ayari M., Geisser V. et Krefa A. (2011), « Chronique d'une révolution [presque] annoncée », L'Année du Maghreb [en ligne], VII 2011, texte du portefeuille de lecture. [...]
[...] En outre, il reste une grande dépendance des médias par rapport au pouvoir, ce qui amène une certaine autocensure. Autre sujet qui agite le débat public, l'affaire Persepolis[7]. Ce film, diffusé en Tunisie sur une chaîne privée, affichait dans une scène une illustration de Dieu (un Dieu personnifié), ce qui est contraire à l'islamisme. En avril 2012, Nabil Karoui, directeur de la chaîne en question (Nessma sera finalement condamné. Non pas pour « atteinte aux valeurs du comme demandé par le courant salafiste, mais pour « atteinte aux bonnes mœurs et trouble à l'ordre public ». [...]
[...] Mais qu'a été internet dans cette révolution ? Il nous faut d'abord commencer par le commencement, c'est-à-dire l'avant- révolution. Dès 2000, apparaissent sur la toile des « cyberdissidents », c'est-à-dire des internautes qui tentent de passer au-delà de la censure dans une œuvre de critique. Ces derniers sont particulièrement présents sur les blogs (et non sur les réseaux sociaux). Cette configuration, par les blogs, a pour conséquence qu'ils sont en quelque sorte sur le web. Seulement liés entre eux ou visibles par ceux qui le recherche (et qui, dès lors, ont déjà un certain désir contestataire) (Lecomte p. [...]
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