[...] Les médias de masse constituent à l'échelle historique un phénomène relativement récent. Nous, nous baignons actuellement, depuis des décennies, dans un milieu sociologique où les médias de masse ont un rôle capital : nous naissons dans la télévision, les journaux, les radios. Mais ils n'existent que depuis très peu de temps. Il n'y a des médias de masse qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, à travers la presse écrite, qui existait déjà depuis un siècle, mais qui était une presse d'élite, pour ceux qui savait lire et en raison du coût de cette presse. Mais pour qu'elle puisse se développer, il faut plusieurs conditions. Il faut d'abord qu'il y ait des consommateurs possibles, et pour consommer la presse, il faut une condition sine qua non, il faut savoir lire.
[...] Nous nous proposons donc d'étudier dans un premier temps les évolutions respectives de la cinquième République et des médias à travers leur histoire, mais aussi des interventions extérieures. En second lieu nous verrons les relations complexes qui lient les deux protagonistes par le biais de la tentation du contrôle, des risques de manipulation et des liaisons étroites entre eux. Enfin, nous nous demanderons quelle démocratie reste-t-il a l'aire d'internet grâce aux sondages, au choc des images et a ces réseaux sociaux autour de la politique.
[....] Il y a un plus de 60 ans, l'information s'invitait dans les maisons en la personne de la première chaîne de télé. Le président lui-même contrôlait « la ration d'images a déguster en famille ». Mais voici venu l'air du multimédia : on peut sélectionner soi-même les informations qui nous intéressent et sans limite de consommation.
Dans les années 60 ; juin 67, c'est la guerre du Kippour. Les journalistes reçoivent de nombreuses dépêches expliquant la situation sur le terrain. Ils devaient se rendre dans la salle des téléscripteurs où étaient envoyés ces extraits par les plus grandes agences de presses, puis ces écrivains du quotidien les découpaient, rassemblaient, nommaient, complétaient avant de les taper. Mais à ce moment, la machine à écrire a un autre concurrent : la télévision. L'information n'y est pas tout a fait la même comme le démontre cette interview de Pierre Sabbagh, présentateur du premier journal télévisé :
« Il est certain que la télévision, maintenant, n'a plus de frontières, ne serait-ce que par la télévision spatiale. Il est certain que la télévision est partout et sera partout, elle sera grandissante et elle sera mobile, elle est presque déjà dans les voitures, elle est partout dans les appartements, elle est partout dans la nature (...)". (...)
[...] Ce qui veut dire en d'autres termes que finalement la somme de nos opinions sur telle ou telle question, constitue l'opinion publique. Et comme le disais Pierre Bourdieu : Il n'y a pas d'opinion publique. L'opinion publique n'est que le reflet des médias car elle est sculptée, élaborée par les médias. Et pourtant, elle est un acteur central de notre démocratie. Et cette opinion publique que créée la presse est considérée comme le quatrième pouvoir (après législatif, exécutif et judiciaire). [...]
[...] Le schéma est le même outre atlantique. Lors des dernières élections, on a souvent regretté le manque de charisme de Kerry face à Bush. Lors des duels, il avait beau déblatérer ses connaissances sur différents sujets, montrer qu'il en connaissait plus sur le sujet que son adversaire, mais en face de lui, Bush savait lancer des phrases coutres claires et concises, des réponses non argumentés, mais des réponses choc. Ses mimiques et ses gestes plus nerveux savaient convaincre qu'il était l'homme de la situation, peu importe le contenu de son discours. [...]
[...] Si on ajoute que la télé est devenue la source d'information principale des français, on a un tableau de la puissance que représente ce média. A tel point qu'aujourd'hui, et pour ne pas couler, les hommes politiques ont du apprendre à faire de l'image à maîtriser ce média si puissant et influençable. Aller se vendre là où le public est L'image de nos politiques est ainsi placée en avant, plus que jamais. Mais, étrange phénomène, alors que le nombre d'émissions politiques baisse au fil des années, les hommes politiques, eux, sont de plus en plus présents à l'écran. [...]
[...] Au PS, certains s'inquiètent des réticences des corps intermédiaires : les responsables fédéraux ou les secrétaires de section pourront désormais être contournés par les instances nationales voire par les militants eux-mêmes. Internet ne va pas aplanir la hiérarchie mais va permettre de la contester, assure Benoît Thieulin. Les postes de responsabilités ne seront plus des positions acquises. Le système va réintroduire de la méritocratie : si vous militez plus que les autres, cela se saura assez vite. La collision va être très saine. [...]
[...] Jusqu'au XIXe, dans nos sociétés européennes, la majorité de la population était analphabète. Et d'autre part, il faut aussi quelques détails techniques, par exemple pour que ce soit massif, il faut imprimer des millions d'exemplaires, ce qu'on n'a pas pu pendant longtemps. Et pour qu'il y ait cette capacité de masse, il fallait des technologies ; il fallait par exemple des rotatives, qui permettent d'imprimer sur des rouleaux, et puis il fallait pouvoir écrire très rapidement, c'est-à-dire non pas composer les caractères comme Gutenberg l'avait fait, mais transformer les textes qui étaient écrits à la main par les journalistes en caractères d'imprimerie. [...]
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