Le genre dramatique est un genre qui remonte à l'Antiquité ; déjà Aristote, dans sa Poétique, proposait des théories sur le théâtre. On s'aperçoit qu'au fil des siècles, malgré de notables changements et dans la façon d'appréhender le genre, et dans les lieux mêmes des représentations, le théâtre continue d'attirer les foules (...)
[...] Un spectacle total Le spectateur au théâtre se trouve devant un spectacle total. La scénographie tout d'abord peut susciter un plaisir particulier, grâce aux éclairages, aux décors, parfois somptueux, comme dans le drame bourgeois, parfois inquiétants, comme les poubelles de Fin de partie de Beckett, aux costumes, ou encore aux déplacements des personnages sur scène. Certaines pièces mêlent aussi au dialogue la musique et la danse, comme Le Malade imaginaire, comédie-ballet de Molière, ou utilisent des effets spéciaux. C'est le cas dans Dom Juan de Molière, pièce à machines qui fait se mouvoir sur scène la statue du Commandeur ou jaillir les flammes qui engloutissent Don Juan dans la scène finale. [...]
[...] De plus, enfant, l'individu peut être à la fois acteur et spectateur de son propre jeu ; adulte, il ne peut plus cumuler les deux rôles. La représentation théâtrale lui permettrait donc dans ce sens de retrouver ce plaisir de regarder et de s'identifier. Là encore, la palette est large, selon la pièce jouée : le spectateur peut retrouver dans l'intrigue une situation connue, tel le mariage forcé des comédies de Molière, ou une passion interdite comme celle de Phèdre Il peut aussi se reconnaître dans des caractères, selon son sexe et sa personnalité. [...]
[...] Le théâtre n'est plus pensé alors comme un lieu de divertissement et d'illusion, mais comme une tribune qui permet à l'auteur d'exposer ses idées grâce à la distanciation. Le théâtre est ainsi envisagé par les auteurs comme un lieu d'enseignement pour reprendre la formule de Victor Hugo. La réinterprétation du texte Le genre dramatique reposant sur le texte mais aussi sur la représentation, il ne faudrait pas négliger les metteurs en scène et leurs choix. Tout est signifiant au théâtre, et chaque mise en scène propose une lecture de la pièce. [...]
[...] L'endroit où se joue la pièce a donc toute son importance, et peut déjà à lui seul procurer un plaisir esthétique, en créant une atmosphère particulière. Un spectacle vivant La notion d'atmosphère est d'autant plus importante que le théâtre est un spectacle vivant : les acteurs sont proches des spectateurs, ont une réelle présence physique. Le spectateur n'a pas un rôle passif comme devant un écran : une place à part lui est réservée dans le texte théâtral, avec le jeu de la double énonciation, les monologues ou apartés lui étant destinés, ou encore avec les adresses directes au public. [...]
[...] Les émotions ressenties peuvent être tout autres : les tragédies de Racine ont pour vocation de répondre aux préceptes aristotéliciens et de procurer de la terreur et de la pitié ; les héros de Corneille suscitent l'admiration pour leur héroïsme. Le théâtre moderne semble lui moins tranché. Ionesco ou Beckett mêlent dans leurs pièces le comique et le tragique, le spectateur ressent alors une sorte d'angoisse, il se trouve mis à mal. Le théâtre apparaît donc comme le lieu de tous les possibles. Le phénomène de l'identification Les émotions ressenties au théâtre sont d'autant plus fortes que se développe souvent le phénomène de l'identification, facilité par la présence physique des acteurs. [...]
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