Le théâtre est un lieu de divertissement où les rires cohabitent avec les intrigues souvent très palpitantes. Depuis toujours la frontière entre la censure et l'approbation a été d'une subtilité à toute épreuve entre les auteurs et ceux qu'ils voulaient corriger, jouant sur les dates, les lieux et de multiples personnages à l'image du grand Molière qui a su corriger les m?urs de son époque et de la notre. Alors est-il véritablement possible d'affirmer, comme le fait Eugène Ionesco dans ses Notes et contre-notes que "le théâtre est le lieu de la plus grande liberté, de l'imagination la plus folle" (...)
[...] La liberté est bien présente et entière dans ce cas mais le désaccord entre les deux moteurs nécessaires à la pièce fait que l'un doit céder à l'autre et donc le priver de cette grande liberté dont parle Ionesco. On voit cela par exemple avec la relation qu'il y a eu en 1993 entre Genet, auteur de Les Bonnes et Jouvet, son metteur en scène. A l'époque, une certaine friction était présente entre les deux hommes. La cause était de l'ordre de l'interprétation, effectivement, les deux artistes ne voyaient pas les choses, mais c'est Genet qui a finalement cédé. [...]
[...] Il est tout à fait possible d'affirmer que le théâtre jouit d'une importante liberté et que chacun des auteurs qui se sont lancé dans l'écriture théâtrale ont pu laisser cours à leur imagination. On peut par ailleurs percevoir cette liberté à travers plusieurs propriétés du théâtre. D'abord, on peut dire que le théâtre bénéficie d'une liberté conséquente avec la possibilité qu'ont eu et qu'ont toujours les auteurs d'exprimer leurs opinions et de corriger les mœurs de leur époque. En effet, donner son avis et critiquer la société n'a pas été toujours aussi facile que maintenant et le théâtre fut dans le passé l'un des seuls procédés permettant de blâmer et de se faire entendre auprès de la société et de ses corrupteurs. [...]
[...] On ne peut donc pas, même si ces cas sont assez extrêmes et rares, confirmer entièrement les propos tenus par Ionesco dans ses Notes et contre-notes. Cela dit, Ionesco, lorsqu'il déclame que le théâtre est le lieu de la plus grande liberté et de l'imagination la plus folle n'est pas assez explicite et dans certaines situations, l'ambiguïté règne entre liberté et contraintes. Effectivement, on peut, dans un premier temps, voir que la liberté et l'imagination sont présentes lorsqu'on écrit ou que l'on lit une pièce. [...]
[...] Un autre aspect du théâtre traduit une situation équivoque. Il est ici question de la relation entre auteurs et metteurs en scène. En effet, le metteur en scène peut faire à sa guise lorsqu'il met en scène Hernani, Les Précieuses Ridicules ou encore Antigone puisque Hugo, Molière et Eschyle sont décédés. Dès lors la liberté d'interprétation des metteurs en scène est totale. Cependant la liberté n'est parfois pas totale lorsque l'auteur est vivant et en opposition avec l'interprétation que le metteur en scène fait de sa pièce. [...]
[...] Faire intervenir un dieu pour mettre fin à une pièce nous montre bien que l'imagination, même la plus folle a une part importante au théâtre. Il existe toutefois un autre aspect du théâtre qui traduit la liberté et l'imagination que l'on peut y avoir. Il s'agit d'un point un peu plus subtil mais qui reste assez important. Effectivement, nous allons ici parler de la complexité des personnages qui mène inévitablement une multiplicité d'interprétations de la part du lecteur comme du spectateur. [...]
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