Le téléfilm, film produit pour la télévision, ne s'affirme en France que dans les années quatre-vingt dix, alors que ce genre est présent sur les télévisions américaines depuis les années soixante. Il s'agit d'une fiction de prestige qui se rapproche de l'oeuvre cinématographique et du film d'auteur. Certains téléfilms sont d'ailleurs diffusés en salle et les nouvelles conditions de production comprennent désormais des tournages à destination mixte. D'une durée habituelle de 90 mn, il est parfois découpé en deux parties, chacune diffusées à une semaine d'intervalle. A première vue, film et téléfilm appartiennent à la même catégorie d'objets : des récits de fiction audiovisuelle ; pourtant, l'image du téléfilm est nettement dévalorisée. D. Chateau note qu'"on évalue le téléfilm à l'aune du film [...] l'image du téléfilm est construite à partir du produit autonome qu'est le film, il n'a pas d'image spécifique, parce que son image spécifique est floue, et parce que le flou entraîne le téléfilm vers le bas". Afin de préciser cette image, et de tenter de définir ce qu'est le téléfilm, nous verrons dans un premier temps pourquoi, du point de vue de leurs consommateurs respectifs, film et téléfilm appartiennent à deux mondes séparés. Puis nous analyserons quelques grandes caractéristiques esthétiques et sociologiques du téléfilm, avant d'aborder ses frontières avec le film de cinéma, et la nouvelle forme d'hybridation qu'il constitue.
[...] Film et téléfilm appartiennent à deux mondes séparés : A. Conditions de réception B. Transformation du long métrage de fiction suite à son insertion dans la grille des programmes II. Caractéristiques esthétiques et sociologiques du téléfilm : A. Une fiction de second choix B. Aspect sensationnel et familier C. Fictions pédagogiques et thèmes de société III. Frontières entre film et téléfilm : A. [...]
[...] Et le Festival de Cannes légitime ce mélange des genres entre la télévision et le cinéma en ne parlant plus de "téléfilm" mais de "film de télévision", et en décernant en 1992 la palme d'or à Marius et Jeannette, initialement un téléfilm. Dans cet esprit, Le Chêne et le Roseau d'André Téchiné, en version 57 mn pour Arte, deviendra Les Roseaux Sauvages, en version 110mn pour le cinéma en 1994 et toute une génération de cinéastes (Claire Denis, L'Intrus, P. Ferran, L'Age des possibles, L. Cantet, Ressources humaines) entre dans le format cinétéléfilm, qui, par le jeu conjoint de la diffusion et de la distribution, trouve sa place aussi bien à la télévision que sur grand écran. Pour K. [...]
[...] L'appauvrissement de l'image due à la taille de l'écran et la résolution de la télévision, sont les transformations les plus évidentes, tout comme la fragmentation du récit filmique par les coupures de publicité, et l'impression du signe des chaînes dans un coin de l'écran. Luc Moullet, dans son article "Le film de cinéma à la télévision: la question des formats", (in Le Cinéma à l'épreuve du système audiovisuel, sous la direction de L. Creton) note que le film à la télévision est projeté au rythme de 25 images par secondes, contre 24 par secondes au cinéma. [...]
[...] Ceci illustre la fonction quasi pédagogique de la fiction qui aborde tous les problèmes de la société: drogue, homosexualité, violence domestique, inceste . et rend compte de l'évolution rapide et complexe de la société. Deux téléfilms programmés dans la semaine du 6 au 12 janvier 2007, Mère, fille, mode d'emploi, de Th. Binisti et Une Vieille Demoiselle, de J.L.Scanlan traitent ainsi tous deux de la différence d'âge dans un couple, quand l'homme est plus jeune que la femme, ce qui correspond à une réalité sociologique qui émerge dans notre société. [...]
[...] Le ministre de l'Intérieur donne une vision mensongère des faits, nie la vérité, ce qui met le feu aux poudres dans cette cité. Le téléfilm joue sur un mélange de sensationnel (en intégrant sans complexe une dose de suspense et d'émotion), mais renvoie le spectateur à un univers familier, reconnaissable, qui tient compte des représentations véhiculées par les médias, à savoir ici, la violence dans les banlieues. L'Embrasement éclaire, à la manière d'un instantané, un peu de la réalité humaine qui se cache derrière le malaise des banlieues, et pointe un trou de mémoire collectif. [...]
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