Depuis le 19 septembre 2002, la Côte d'Ivoire a abordé un nouveau chapitre de son histoire : des groupes armés se sont imposés aux forces de l'ordre et à l'armée régulière, en occupant au moins la moitié nord du pays. Surprises au départ, toutes les opinions, y compris les plus sceptiques ont fini par comprendre qu'il s'agissait d'une guerre véritable, opposant d'une part les partisans de la République, incarnée par le régime en place, et d'autre part une rébellion armée ; guerre pouvant, si l'on n'y prenait garde, se transformer en une guerre civile généralisée.
Il s'agira pour notre part de montrer que le BRUTALISME, cette "tendance architecturale élaborée au sortir de la première guerre mondiale, consistant dans le recours à des formes simples et massives, et surtout des matériaux laissés nus tels que le béton brut de décoffrage, les briques apparentes ou le bois non peint ", et qui choquait les puristes de l'art et autres moralisateurs, existe d'une certaine manière dans la presse. Qu'est-ce qui pourrait justifier ce brutalisme dans la presse?
Au-delà de ces hypothèses, comment fonctionne cette technique de traitement de la nouvelle? Comment s'y prennent les professionnels de l'écrit journalistique pour asseoir l'art brutaliste? Comment se manifeste le brutalisme dans un journal?
Nous tenterons de répondre à ces différentes questions en nous appuyant sur un corpus de 25 journaux nationaux de diverses tendances, parus du mercredi 19 mai 2004 au mercredi 26 mai 2004; ce sont : Fraternité Matin, l'Inter, Notre Voie, le Patriote, et le Nouveau Réveil...
[...] Il en est de même lorsque Notre Voie présente les personnalités de l'opposition en les "diabolisant". I.2 Typographie et mise en forme Au-delà des effets produits par les icônes, il y a aussi ceux que peuvent véhiculer la typographie et la mise en forme. I.2-1 Les sur-titres, titres et sous-titres Les sur-titres, titres et sous-titres sont assez évocateurs dans le traitement de l'information. la seule journée du 19 mai 2004, lendemain du discours du Chef de l'Etat, nous donne de constater une bataille rangée au niveau des Unes des différents quotidiens: "Gbagbo tape du poing sur la table", titre Fraternité Matin ; "Discours musclé du Chef de l'Etat" surtitre l'Inter avant de titrer :"Gbagbo déclare la guerre aux rebelles" ; "La récréation est terminée" surtitre Notre Voie, avant d'afficher : "Gbagbo décide : SORO, ACHI et Y. [...]
[...] II.4 Les diffamations On peut entendre par diffamer quelqu'un le fait de dire ou écrire des choses qui portent atteinte à sa réputation, à son honneur. Par exemple, soit on accuse ce dernier ou on le rend coupable d'une faute grave ou d'un délit dont il n'a pas connaissance, soit on le rend responsable e mauvais faits ou propos qui ne le concernent pas en réalité. Nos journaux font parfois de la diffamation. A titre d'exemple, on peut lire à la page 3 du Nouveau Réveil du 22 mai 2004 : le dictateur pour désigner le Président Gbagbo ( ) qui menace d'attaquer les positions des Forces Nouvelles à partir de l'Ouest du pays Il y a diffamation en ce sens que ce journal n'a pas la preuve de ce qu'il avance ; mais il ose l'affirmer pour porter atteinte à l'honneur et à la réputation du Chef de l'Etat. [...]
[...] Quant aux caractères typographiques, ce sont pratiquement les mêmes, seul l'Inter utilise un caractère plus réduit et se démarque au niveau des couleurs, en utilisant : le jaune pour les sur-titres et sous-titres, le blanc pour les titres, le tout sur fonds bleu, rouge ou vert. Cependant, il arrive que les couleurs soient utilisées à des fins expressives. C'est le cas à la Une de Fraternité Matin et de Notre Voie du 19 mai 2004. En effet l'adjectif qualificatif "VIRES" utilisé dans l'expression: " Gbagbo décide : SORO, ACHI et YOUSSOUF SOUMAHORO virés " par les deux quotidiens est mis en relief par sa couleur rouge et la taille moyenne des caractères typographiques. [...]
[...] Le brutalisme linguistique : les agressivites verbales. Les agressivités verbales se présentent dans la presse sous des formes assez variées ; on peut noter : les moqueries d'un goût amer, les provocations, les injures et les diffamations. II Les moqueries Ce sont d'une façon générale, des paroles, des gestes, des actions par lesquelles l'on s'amuse au dépend e quelqu'un. Dans le cas de la presse ivoirienne, il s'agira des écrits allant dans ce sens. Ces écrits sont assez courants dans les journaux. [...]
[...] Peut-on vraiment éviter de les transformer en armes de guerre ? Le développement de plusieurs pages qu'il fait, l'amène à démontrer que ce problème semble des plus complexes, donc des plus difficiles à résoudre ; il est mondial et donc pas le propre de la Côte d‘Ivoire. De plus, selon lui, on ne peut changer les médias sans remettre en cause les structures qui les cannibalisent : d'une part les puissances d'argent et d'autre part, les pouvoirs politiques A chacun d'en mesurer le degré de possibilité. [...]
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